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Patrimoine

Joshua Reynolds,
Omai, 1798,
© Castle Howard


Angleterre : treize Zurbaran et un Reynolds en liberté

Après l'annonce de l'église d'Angleterre de se séparer d'une série de Zurbaran, c'est au tour de Castle Howard de mettre en vente un célèbre tableau de Reynolds.

La polémique suscitée par l'annonce que le bras séculier de l'église anglicane allait mettre en vente 13 toiles de Zurbaran n'est pas apaisée qu'une autre cession inquiète déjà les défenseurs du patrimoine en Angleterre. Le tableau en question est le portrait d'Omai, un jeune Tahitien qui fut la coqueluche de la société londonienne de la fin du 18e siècle, peint par Joshua Reynolds en 1798.

Les descendants actuels des comtes d'Howard annoncent le mettre en vente pour des raisons financières. Outre l'entretien de la fastueuse demeure du North Yorkshire, qui fit en son temps l'admiration d'Horace Walpole, les frais d'un divorce en cours semblent à l'origine de cette décision. Le tableau est entré dans les collections de Castle Howard sous Frederick, 5e comte du nom, qui acheta aussi en 1798 une partie de la collection d'Orléans.

Castle Howard ne s'est jamais vraiment relevé des déboires de la seconde guerre mondiale. Outre le décès de deux membres de la famille sur les plages du Débarquement et dans un combat aérien, le château a été victime d'un incendie en 1940, dans lequel disparurent de nombreux tableaux et autres éléments de mobilier. Contre toute attente, les parties détruites ont été reconstruites et le château a rouvert ses portes en 1952. Tentant de diversifier ses sources de revenus, le domaine accueille aujourd'hui des mariages, des banquets, a ouvert un caravaning, loue des bureaux. Cette stratégie financière ne semble pas porter les fruits attendus : Castle Howard a déjà fait parler de lui au début de l'été en cédant chez Sotheby's un dessin de Michel-Ange, emporté le 11 juillet pour 9,8 millions d'euros…


 Rafael Pic
02.10.2001