Univers connu, univers rêvé

En frontispice, une gravure extraite de L’Atmosphère, météorologie populaire de Camille Flammarion (1842-1925), le fondateur de la Société astronomique de France, donne le ton… L’homme dont le corps est tendu entre un univers effrayant constitué des sphères successives et un autre, prospère, régi par le rythme des constellations, devient ici le symbole des différentes interprétations des grands phénomènes astronomiques, de l’Antiquité à nos jours.

Connaissances et croyances
Jean-Pierre Verdet a sélectionné une centaine de documents pour retracer les grandes étapes de cette évolution des connaissances et des croyances. Depuis Aristote, dans le domaine de l’interprétation du cosmos, pensées scientifique et religieuse cheminent de pair avec, d’une part, les représentations géocentriques des constellations inspirées des théories de Ptolémée et, d’autre part, les visions de penseurs chrétiens tel Cosmas Indicopleustès, un moine alexandrin du VIe siècle qui consacra sa Topographie chrétienne à la description d’un univers inscrit dans un tabernacle.

De l’homme cosmique à la photographie
Au fil des doubles pages consacrées à chacun des documents, on est saisi par l’immense diversité des représentations. Des planches restituent la vision jaïna d’un univers tout entier inclu dans l’organisme d’un homme cosmique. Un parallèle anthropomorphique auquel recourt également Courbet dans L’Origine du monde. Quant aux pastels de l’Atlas de la Lune de l’astronome italien Jean-Dominique Cassini, ils révèlent la patience de cet observateur attentif de la surface de l’astre tandis que les Célestographies d’August Strinberg témoignent des tentatives de l’auteur suédois pour fixer l’univers céleste sur la pellicule…