Esprit de corpsMax Ernst est à la mode. Après la rétrospective de Gand, celle de Rome vaut surtout pour sa présentation de l’escadre surréaliste.
ROME. Si le visiteur pensait découvrir ici l'univers intime et esthétique de Max Ernst, il sera déçu. Hormis quelques petites compositions des années vingt, les œuvres de l'artiste d'origine allemande, volontairement exilé en France, sont peu représentatives et n’intéresseront probablement que les spécialistes de cette période. En revanche, les salles consacrées aux autres surréalistes se révèlent passionnantes. Les œuvres d'André Breton, de petits collages et photomontages - comme Autoportrait (1930), Portrait de Paul Eluard, Jack l'éventreur (1942) et Poème-objet en souvenir du désert de Retz (1955) - montrent que le «pape» intraitable du mouvement avait de réelles qualités créatives. La pièce des cadavres exquis est également passionnante - et divertissante - car elle met en scène l'un des jeux collectifs préférés par les poètes et les peintres du groupe.
Voies multiples
On y retrouve les contributions d'André Masson, de Paul Nougé, de René Magritte, de Valentine Hugo, de Hans Bellmer, de Salvador Dalí et de tant d'autres. Le choix des tableaux de Wifredo Lam, de Toyen, d'Yves Tanguy, de Dorothea Tanning, de Meret Oppenheim fait de cette manifestation un moyen merveilleux de pénétrer dans la diversité et la singularité de ces recherches prenant des directions différentes, en dehors de toute règle fédératrice. Au vu de ces salles, on regrette qu'Arturo Schwartz, le commissaire, ami de Breton et collectionneur réputé, n'ait pas eu l’ambition de retracer une véritable histoire miniature du surréalisme.
| Gérard-Georges Lemaire 25.10.2002 |
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