Bibliothèques en SeineTemples du savoir, les bibliothèques parisiennes invitent à un voyage dans le temps.
De la bibliothèque royale de Louis IX à la médiathèque de la Cité des sciences, le parc parisien dresse en filigrane une histoire de la lecture et de la civilisation. C’est une construction royale - la Sainte-Chapelle - qui pose un premier jalon essentiel. Inaugurée en 1248 par Saint Louis, conçue pour abriter les reliques de la Passion, elle conservait également au second étage le Trésor des Chartes et les Livres du roi. Pour la première fois en France, un lieu était entièrement dévolu aux archives royales. De façon similaire, Charles V fait aménager la tour de la fauconnerie du Louvre. Lambris de bois d’Irlande, treillis en fil d’archal et plafond voûté de cyprès protègent les précieux ouvrages de sa librairie.
Ici, on dissèque
Illustrations pleine page et documents d’archives témoignent de la modernisation progressive des lieux, de la simple roue destinée au rangement des livres (à étudier sur une miniature du XIVe siècle) aux kilomètres de rayonnages climatisés de la Bibliothèque nationale de France. On est loin de la promiscuité qui régnait autrefois : des dissections d’animaux furent menées dans les locaux de la rue Vivienne jusqu’en 1699 ! L’importance du décor n’a jamais été négligée : c’est Delacroix qui peint les plafonds des bibliothèques du Sénat et de l’Assemblée nationale. Plus récemment, commande a été passée à Gérard Garouste pour la Bibliothèque nationale de France. L’ouvrage recense des bâtiments méconnus comme la bibliothèque-sanctuaire du Musée Guimet ou celle du Conservatoire national des arts et métiers installée en 1845 par Léon Vaudoyer dans le réfectoire néo-gothique. L’ouvrage ne fait pas l’impasse sur les projets de Jules Hardouin-Mansart ou sur les utopies de Boullée. On regrettera l’absence d’un index des lieux qui aurait facilité la recherche dans cette forêt pour bibliophiles…
| Stéphanie Magalhaes 30.10.2002 |
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