Le don fait à BelfortLa ville administrée par Jean-Pierre Chevènement accueille une seconde donation Jardot.
| Henri Laurens, Petite Sirène ailée,
1938, bronze, donation de 1999.
© ADAGP, Paris 2002. |
BELFORT. Décédé en mai 2002 à l'âge de 91 ans, Maurice Jardot avait déjà offert à la ville un premier ensemble d'une centaine d'œuvres, qui est présenté au public depuis 1999. On y retrouve les grands noms de l'art moderne : Picasso, Braque, Léger, Gris ou Masson. Probablement satisfait par la mise en valeur de cette collection, qui s'apparente à un cabinet d'amateur, Maurice Jardot a procédé, à la veille de sa mort, à une seconde donation. Elle comprend une trentaine de pièces : un ensemble de seize planches de Braque sur la Théogonie d'Hésiode, mais aussi deux Picasso, deux Léger et Jazz de Matisse, qui marque ses débuts dans le collage.
Dix expositions Picasso
Maurice Jardot est arrivé en 1956 à la galerie Louise Leiris, réincarnation de la galerie Kahnweiler après le séquestre de cette dernière - en tant que bien juif - pendant la guerre. «Il a eu un rôle déterminant dans son développement. C'est lui qui a trouvé de nouveaux locaux et qui a mis en place une politique de catalogue pour chaque exposition. En moins de dix ans, il a monté dix expositions Picasso», explique Christophe Cousin, le conservateur. Dans l'hôtel particulier qui regroupe ses trésors, il faudra procéder à des décrochages pour pouvoir montrer les nouveautés. Mais la politique active de prêt - trois Léger partent à Barcelone pour une exposition en novembre - facilite le roulement des œuvres. Maurice Jardot était aussi une belle plume. «Il a notamment publié des textes sur Léger ou sur Le Corbusier, qui n'était pas représenté à la galerie mais qui était un ami personnel. La réédition de ses écrits fait partie de nos projets.»
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