À l’aune du baroqueLoin de se vouloir exhaustive, l’exposition sur le baroque dans la Bohême de la Contre-Réforme en révèle les facettes innombrables.
| Bohême, Le Christ au Jardin des
oliviers, c. 1730, bois polychrome.
© Musée de Vysoke Myto. |
LILLE. Rien de plus malaisé que de circonscrire l'esprit du baroque dans la Bohême habsbourgeoise et rien de plus difficile que d'en montrer l'évolution pas à pas et d'en définir la spécificité. Comme partout ailleurs, il embrasse tous les domaines de la création et postule leur interaction et leur complémentarité. Vit Vlnas propose un parcours qui n'a rien d'exhaustif, mais qui permet de se faire une idée de cet univers esthétique englobant près de deux siècles. Il a eu l'excellente idée de prendre comme exemple et métaphore de cette esthétique le pont Charles. Le pont mythique de Prague résume en grande partie l'histoire et la légende de la ville et est décoré de sculptures monumentales des plus grands maîtres de l'époque. Parmi eux, F. M. Brokoff (l'Apothéose de saint Ignace, Saint Jean l'Evangéliste, Saint Adalbert dont on voit ici les modèles en bois) et Matthias Braun (Vision de sainte Luitgarde). De ce dernier on connaît les extraordinaires statues du domaine de Kuks du comte Anton Sporck, la maquette exposée ici en témoigne.
Dans tous ses états ?
À côté de nombreuses sculptures religieuses, aux formes exaspérées et flamboyantes, et de maquettes de retables vertigineux, quelques peintres affirment leur originalité, comme Franz Karl Palco, Franz Preis, Johann Christoph Liska, et surtout Karel Skreta et Peter Johan Brandl. Cette promenade baroque permet aussi de découvrir un graveur hors du commun, Wenceslaus Hollar, qui a laissé des œuvres merveilleuses comme l'Hiver (1643) et la série des Manchons (1647).
| Gérard-Georges Lemaire 06.11.2002 |
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