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Expositions

Histoires de sphères

Au croisement de la science et de l’art, les figures géométriques de Vladimir Skoda sont humanisées par leurs imperfections.


Vladimir Skoda, Cinq corps de Platon.
© Le 19.
MONTBÉLIARD. L'œuvre de Vladimir Skoda (né en 1942) s'inspire de l'univers des astronomes, de Copernic à Newton, en passant par Tycho Brahé, qui a inspiré à Max Brod l'un de ses romans les plus passionnants, L'Astronome qui a trouvé Dieu. Sous un formalisme apparent - qui fait écho à une forme du langage esthétique contemporain - l'artiste d'origine tchèque fait descendre les géométries célestes sur la terre. Qu'il ait intitulé sa dernière exposition «Distorsion-vision» met en évidence son intention. Il part du monde des idées, des grands modèles mathématiques et introduit, dans cet univers parfait, des jeux optiques allant jusqu'à l'anamorphose ou des singularités qui insinuent le doute dans des constructions impeccables. Le tétraèdre et l'octaèdre appartenant au groupe en acier chromé des Cinq corps de Platon en sont la manifestation : monde intelligible et monde tangible se confrontent et se confondent, attirés l'un par l'autre comme par un aimant, et se transforment réciproquement. Rigoureux, mais poétique, Skoda s'interroge sur un état du monde où la science et l'art constituent deux pôles d'une pensée critique en mouvement.


 Gérard-Georges Lemaire
08.11.2002