Sur un kilim volantPour son trentième anniversaire, la galerie Triff dresse un parcours parmi les kilims anciens.
| Sofreh Kashgai avec échiquier,
Perse. © Galerie Triff. |
PARIS. À cette occasion, elle s’est parée de ses plus beaux kilims. Tendues sur les parois de la galerie où coule une fontaine bordée de mosaïques, une trentaine de pièces exceptionnelles composent un parcours à travers les patries de ce tapis plat tissé à l’aide d’un métier horizontal, depuis la Bulgarie jusqu’au Tadjikistan. Parmi les temps forts : un tapis de Thrace où le goût naturaliste européen se mêle aux motifs de mihrab - la niche indiquant la direction de La Mecque dans les mosquées - et d’arbres de vie, et un étonnant soffreh de la région de Chiraz orné d’un échiquier central. Les créations les plus étonnantes pouvant atteindre les 30 000 €…
Kilims redécouverts
Henri Daumas traque les kilims depuis qu’il les a découverts par hasard, au Liban dans les années 1970, à l’époque où transitaient à Beyrouth ces «tapis d’été» tenus en piètre estime. Avec une poignée d’autres antiquaires, il se lance dans l’aventure : dénicher des pièces anciennes. Depuis, les choses ont bien changé. Le kilim, brusquement redécouvert, est devenu un classique. Et les créations réalisées à partir des années 1950, avec des laines filées mécaniquement et teintes aux colorants chimiques, ont laissé la place à une petite production contemporaine de qualité. Les dimensions et le minimalisme des motifs font partie du «cahier des charges» imposé par les marchands étrangers, mais les techniques de torsion des fils et les pigments végétaux renouent avec la tradition, pour les variations de textures et de couleurs.
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