Assaut de satisfactionTandis que la FIAC devient plus contemporaine que moderne, Art Paris confirme son identité nationale.
| Oeuvre de Séchas,
Galerie Pietro Spartà à la FIAC
© Françoise Monnin |
PARIS. «Tous les Belges étaient là, beaucoup de Suisses, des Allemands qui n’étaient pas venus depuis cinq ans, et beaucoup d’autres collectionneurs, pour la première fois» : Véronique Jaeger, directrice de la FIAC, se réjouit (70 000 visiteurs, soit une légère augmentation, en dépit d’un jour de moins). Côté exposants, le moral est assez bon, notamment en ce qui concerne les œuvres les plus «jeunes» (meilleur marché). Voire, les plus provocatrices : Alain Le Gaillard a vendu à tour de bras les photomontages barbares, en grands formats, de Chieh-Jen Chen (6 500 à 13 000 €). Et les Max Neumann de Bernard Vidal (2 300 à 15 250 €) ont comme chaque année trouvé preneur. Hans Mayer de Düsseldorf, comme Nachst St Stephan, de Vienne, trouvent que le public parisien change, fait désormais preuve de curiosité et de culture. Est-ce pour cela qu’il a boudé les chats sculptés par Séchas (60 000 €, Galerie Pietro Spartà), en dépit du tapage que fait à leur propos le milieu institutionnel ? Les galeries d’art moderne (œuvres d’avant 1970), désormais minoritaires, se demandent quant à elle si leur place n’est pas davantage aux biennales de Maastricht ou des antiquaires, ou à la Foire de Bâle. Patrice Trigano a toutefois vendu plusieurs Picabia, Marcel Fleiss, beaucoup de pièces surréalistes, et on s’est disputé les Matisse...
Ousmane Sow coté
Côté Art Paris, tout va bien : la quatrième édition, aux mêmes dates que la FIAC, a vu son public augmenter de 20% (33 000 visiteurs). «On est comblé», dit Alain Lamaignère, l’un des directeurs. Art Paris répond à ce qu’un Français attend d’une foire d’art : de la qualité, à un bon prix, loin des bruissements internationaux !» Ce qui n’a pas empêché des Américains d’acquérir un grand bronze d’Ousmane Sow (200 000 €, galerie Les Singuliers). «Il y a vraiment, ici, une belle énergie», confirme Fadi Mogabgab, venu du Liban pour présenter le Français Benoît Tranchant (seize toiles vendues, 1 000 à 5 000 €). «J’ai vendu à un collectionneur de 27 ans sa première œuvre», dit aussi Véronique Smagghe : «Une toile de Giorda. Un pur coup de cœur». Ça, c’est Paris !
| Françoise Monnin 01.11.2002 |
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