Jean Royère, Lampadère Hirondelles, 165 cm
Estimation : 100 000 / 120 000 FF
| | La folie du métalA l'Hôtel-Drouot, Camard propose 170 lots pour revisiter l'influence du métal dans le design du 20e siècle.
Sujet à la mode ? Alors que le musée des beaux-arts de Montréal célèbre actuellement la révolution introduite par l’aluminium dans les arts plastiques et décoratifs, le cabinet d’expertises Camard se penche sur le design métallique... Il faut dire que pour un cabinet spécialisé dans l’Art Déco et l’Art Nouveau, le sujet s’impose presque de lui-même. Au début du 20e siècle, les créateurs français, autrichiens, britanniques et américains s’inspirent des innovations technologiques et adoptent de nouvelles matières, au premier rang desquelles le métal. Comme Michel Cadestin, Jean Perzel, Joe Colombo ou Charles Eames, ils l’utilisent sous toutes leurs formes : tiges, tôles, lames ou tubes. Plus amusant encore, ils en imitent l’apparence comme Eileen Gray avec le bois laqué gris d’un fauteuil (12 000 FF) ou Le Corbusier avec les miroirs d’un meuble de rangement à double face (30 000 FF).
Acier, aluminium, laiton, fer forgé ou plomb, les propriétés des métaux sont infinies et elles autorisent les recherches les plus audacieuses. Pour les uns, la légèreté et la solidité du métal permettent une épuration des lignes. Jean Prouvé se préoccupe de la fonction de ses meubles comme en atteste le piètement compas utilisé dans ses bureaux ou ses bancs. Pour les autres, ce sont la froideur et la rudesse du métal qui inspirent. Ainsi, Pucci de Rossi conçoit un bureau aux formes rigides entièrement gainé de feuilles de plomb au cloutage apparent (25 000 FF). Pour d’autres enfin, le métal malléable et brillant se prête à la fantaisie et à l’ornementation. Mathieu Matégot fait partie de ceux-ci, lui qui souligne l’entablement de ses tables de jardin de boucles métalliques. Mais Jean Royère est sans doute celui qui en joue le mieux. Après la vente du mobilier de l’hôtel Dutilleul de juin dernier, on retrouve en effet toute la légèreté et l’humour de ses créations dans un bel ensemble de luminaires aux noms évocateurs, Hirondelles ou Persan, ou dans une élégante claustra à la patine noire (120 000 FF).
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