Mackintosh, mieux que Ruhlmann ?Une cinquantaine de pièces de l’architecte écossais sont dispersées à Londres. L’occasion de redevenir le leader du classement des arts décoratifs du XXe siècle ?
| © Christie's |
LONDRES. On pourrait la prendre pour une vente thématique, une tendance que les maisons anglo-saxonnes développent avec un certain bonheur. En réalité, point ici d’objets réunis au cours de longues négociations avec des vendeurs dispersés. Il s’agit tout simplement de l’une des deux dernières collections de mobilier et d’œuvres sur papier de Macintosh encore en mains privées. «On se trouve d’ailleurs dans un cas inédit, explique l’expert Adam Chadwick. Les collectionneurs de Mackintosh semblent avoir toujours fonctionné par paire, chacun défiant l’autre. Cette situation risque de prendre fin puisque les grands musées sont sur leurs gardes pour s’emparer de pièces qui ne passeront probablement plus en vente publique».
Le million du cabinet
La cote de Mackintosh croissant régulièrement, on suivra avec attention le lot 40, un superbe cabinet en acajou laqué de noir, avec marqueterie de nacre et roses stylisées, dans le plus pur style de l’école de Glasgow. Adjugé 793 500 £ en 1994 - ce qui demeure le record pour Mackintosh - il est aujourd’hui estimé entre 900 000 et 1,2 million £. S’il dépassait l’enchère haute, il détrônerait le bureau de Ruhlmann qui est, depuis la vente de décembre 2000, le meuble le plus cher du XXe siècle (1,87 million $ soit 1,2 million £). «D’autres pièces, au prix plus contenu, sont également très importantes. C’est le cas pour le lot 51, une horloge de table (300 000 £), dont on ne connaît pas d’autre exemplaire en dehors des musées. Quant au vase à fleurs, dessiné en 1903 pour le salon de thé Willow à Glasgow, c’est un objet que l’on n’avait jamais vu !» Estimé 20 000 £, il pourrait charmer les bourses moins replètes mais l’on peut s’attendre à une belle bataille à son sujet…
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