Cartier-Bresson dans la natureDans le cadre d’Images au Centre, l’exposition présente soixante-dix ans de paysages.
| Henri Cartier-Bresson, Provence,
1999, France.
© Henri-Cartier Bresson /
Magnum Photos. |
ORLEANS. Pour celui qui voulait être peintre, le noir et blanc continue de représenter le domaine de la photographie, la couleur celui de la peinture. «Pourquoi avez-vous appuyé maintenant ?», lui demandait le vieux Bonnard, méfiant, qui, dès qu’il voyait l’appareil, «se mettait à manger son cache-nez en prétendant avoir une fluxion». Pourtant, la clarté et l’éloquence des photographies d’Henri Cartier-Bresson, la présence de l’homme dans un paysage cerné relèvent bien d’un équilibre classique, pictural, à la Poussin, qu’il s’agisse de Banlieue de Londres (1953) ou du Fleuve Torne (1956). Dans l’image d’ouverture, l’ombre des troncs d’arbres forme une colonnade semblable à celle d’un temple grec, qui converge vers le point de fuite. En bas, à droite, l’ombre du photographe se pose en négatif, comme dans la caverne de Platon. Cette œuvre s’intitule Provence 1999. Elle émeut. Comme un testament.
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