L'Espagne soigne sa Culture

C'est avec une satisfaction non dissimulée que Pilar del Castillo, l'homologue espagnole de Catherine Tasca, a annoncé officiellement le budget de son ministère pour l'année 2002. Il passe de 2,03 milliards d'euros à 2,21 milliards d'euros, soit une augmentation de 8,4%. Cette croissance est supérieure à celle du budget de l'Etat, qui progresse de 5,1%. Pour la première fois, le budget est entièrement libellé en euros.

En Espagne, le même ministère regroupe la Culture (qui obtient 24% du total des crédits), l'Education (69%) et les Sports (7%). L'augmentation budgétaire suit la même ligne dans les trois postes même si elle est plus marquée pour l'Education (8,7%) que pour la Culture (8%). Si l'effort est porté, dans la partie Education, sur les bourses aux étudiants, il est plus diversifié pour la Culture. Trois axes ont été mis en avant : l'aide aux musées, la promotion du livre, l'appui à la production cinématographique.

Le programme consacré aux musées est de loin le plus important. Les dotations s'élèvent à 179,5 millions d'euros. Quelques grands programmes sont privilégiés, en premier lieu celui du Prado, qui bénéficie au total de 42,8 millions d'euros pour rénover et agrandir le Casón del Buen Retiro, où est exposé le Guernica de Picasso, et pour le grand projet de développement au Cloître des Hiéronymites. Son grand rival madrilène, le Reina Sofía, obtient de 7,4 millions d'euros pour son propre agrandissement, orchestré par Jean Nouvel. Le déménagement du musée de l'Alcazar de Tolède, pour permettre la restauration du monument, est budgété à 2 millions d'euros.

D'autres mesures de moindre envergure ont été également annoncées. Dans certains cas, il s'agit de poursuivre des travaux de rénovation comme aux musées d'archéologie maritime de Carthagène, au musée Santa Cruz de Tolède, au musée national d'archéologie à Madrid, au musée des beaux-arts de Valence. Parmi les nouvelles actions, on note celles qui concernent les musées de Malaga et de Cordoue ou deux institutions trop méconnues à l'étranger, le musée romantique de Madrid et le musée national de sculpture de Valladolid.