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Musées

Au début était l’écriture...

En 2004, le Musée Champollion se métamorphosera en Musée des écritures du monde. Découverte en avant-première de ce projet ambitieux…


La façade du musée et son
écran-moucharabieh
© Alain Moatti / D.R.
FIGEAC. En 1986, un musée d’égyptologie ouvre ses portes dans la maison natale de Champollion, à Figeac, dans le Lot-et-Garonne. Le déchiffreur de la Pierre de Rosette a passé toute son enfance dans ce bâtiment médiéval du XIVe siècle, situé dans un secteur classé au titre des Monuments historiques. La ville décide aujourd’hui de dépasser la simple évocation de l’univers de Champollion pour aborder celui de l’écriture. Cette lourde charge est confié à Alain Moati. Après la restauration du Musée Guimet à Paris, l’architecte entend bien renouveler le visage de la petite ville de 10 000 habitants. «Le principe de base de ce projet joue sur le visible et l’invisible. Derrière la façade de pierres se tiendra un écran-moucharabieh percé de 1 500 signes illustrant les écritures du monde entier. Nous l’appellons la «façade des mille lettres». Un éclairage nocturne est prévu pour la mettre en valeur et l’intégrer à son environnement». La surface du musée passera de 450 à 19 000 m2. «Ce projet répond à une problématique qui me tient à cœur : comment l’architecture peut-elle donner un sens à la ville ? »

La lettre et l’esprit
Pas de petits cartels illisibles mais des grands panneaux explicatifs et décoratifs facilitant la proximité avec les visiteurs, des espaces scénographiés, une muséographie qui promet d’être à la hauteur du budget de 2,5 millions €... «Didactique, interactif et vivant, le nouveau musée proposera un parcours dans l’histoire de l’écriture des civilisations mésopotamienne, maya ou égyptienne», explique Marie-Hélène Pottier, conservateur. Actuellement, seulement quatre cents pièces sont en réserves. Une politique d’acquisition menée depuis trois ans permettra d’exposer près de mille œuvres dans les salles. «Nous avons déjà enrichi notre fonds d’une centaine de pièces parmi lesquelles se trouve un Bol magique (Ier-IIIe siècle) orné d’incantations en écriture araméenne». Comment est née l’écriture ? Pourquoi utilise-t-on un alphabet ? Autant de questions qui devraient trouver une réponse dans deux ans.


 Stéphanie Magalhaes
13.11.2002