Le Beaubourg allemand est néLe 13 septembre prochain, la capitale bavaroise inaugurera le plus grand musée d’art contemporain d’Allemagne. Premier aperçu…
| Pinacothèque d’art moderne
© Jens Weber |
Autour de la place impériale de Munich (Königsplatz), les principaux musées de la ville offraient déjà un large panorama de l’histoire de l’art, de l’Antiquité jusqu’au milieu du 20e siècle. Fondés sous Louis Ier de Bavière durant la première moitié du 19e siècle et abrités dans des bâtiments néoclassiques de Léo von Klenze, la Glyptothèque, l’Ancienne Pinacothèque et la Nouvelle Pinacothèque abritent déjà les sculptures du temple d’Égine, les tableaux de Dürer, Rubens, Friedrich ou Klimt. Quant à la villa de Franz von Lenbach, elle réunit un superbe ensemble d'œuvres des membres du Blaue Reiter. Au mois de septembre prochain, une nouvelle institution ouvrira ses portes, déjà présentée comme un équivalent allemand du Centre Pompidou ou de la Tate Modern.
Dans ce quartier historique de la ville, la Pinacothèque d’art moderne sera résolument contemporaine. Élevée à l’emplacement de l’ancienne caserne turque, selon les plans établis par un architecte allemand, Stephan Braunfels, elle s’organisera autour d’une rotonde dominée par une large verrière. Cet espace central desservira les quatre collections : l’architecture et les arts graphiques au rez-de-chaussée, le design en sous-sol et les arts plastiques à l’étage. Sur une surface de 12 000 mètres carrés, les visiteurs auront ainsi le choix entre collections permanentes et expositions temporaires réunissant les créateurs du 20e siècle, de Mies van der Rohe et Frank Lloyd Wright à Stefan Behnisch ou Coop Himmelblau, d’Oskar Kokoschka et Max Ernst à Jeff Wall et Pippilotti Rist… La première des œuvres à avoir trouvé sa place, une grande installation de Joseph Beuys intitulée La fin du 20e siècle, a été très symboliquement installée la semaine dernière.
| Pinacothèque d’art moderne
© Jens Weber |
À n’en pas douter, l’un des points forts de la future institution sera son impressionnante collection d’arts appliqués. «La collection de la Pinacothèque d’art moderne provient d’un petit musée munichois, «Die neue Sammlung» («La nouvelle collection»), que je dirige encore aujourd’hui», explique Florian Hufnagel, le directeur de cette section. «Ce musée, intimement associé à la fondation de la Deutsche Werkbund, rassemblait depuis sa création, en 1926, des créations industrielles venues de tous les pays. C’était une démarche très originale pour cette période d’avant-guerre que de collectionner des objets sans qu'il s'agisse de témoigner de la création nationale. Aujourd’hui, nous sommes à la tête de 60 000 œuvres et nous allons enfin pouvoir les exposer dans des locaux suffisamment vastes. De plus, le réel intérêt de ce projet est de réunir sous un même toit les différentes formes de la création. Pendant les premiers mois, nous nous contenterons tous d’exposer nos collections permanentes, mais dès 2003, nous allons pouvoir nous lancer dans l’organisation d’expositions pluridisciplinaires, ce qui reste, somme toute, assez rare de nos jours».
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