Saint-Étienne saisi par le design

SAINT-ÉTIENNE. Depuis cinq ans la ville s'attache à faire renaître sa tradition industrielle. Après la création de la Biennale du design en novembre 1998, la ville inaugure son Musée d'art et d'industrie en décembre 2001. «Chaque ville a besoin de se construire une image fidèle à son histoire. La biennale entre dans cette logique et entend bien renforcer sa place au niveau international», explique Céline Savoye, commissaire général de la manifestation. Avec 140 000 visiteurs accueillis lors de la précédente édition, le pari de cette jeune manifestation semble déjà gagné. En dehors du parc des expositions, de nombreuses institutions participent : le Musée d'art moderne expose les collections de design du Fonds national d'art contemporain, le Musée d'art et d'industrie évoque les années 80 et le Musée de la mine propose un regard sur le mobilier créé par l'architecte portugais, Alvaro Siza.


Sélectionnés selon des critères d'innovation et de qualité, les mille designers de quatre-vingts pays différents abordent aussi bien les dernières tendances en mobilier que les nouveautés en matière de textile. Si le graphisme manque à l'appel, l'écologie occupe une place de choix dans les créations d'Hugo França (Brésil) ou dans l'exposition «Re-f-use : le design d'aujourd'hui pour l'environnement de demain» dans laquelle Natascha Drabbe s'interroge sur la transformation des déchets en objets utilitaires. «Les aspects sociologiques demeurent l'axe principal de la biennale : comment vivons-nous ? Peut-on améliorer notre quotidien ?» Thibault Desombre (France) propose une réflexion autour du siège, Massayo Ave (Japon / Italie) s'intéresse aux sons des matériaux, Stefan Klein (Slovaquie) présente son projet de voiture volante…. Autant de créations qui préfigurent déjà l'implantation du futur Centre international de design de Saint-Étienne.