Matisse enfin chez luiAprès trois ans de travaux, le musée du Cateau-Cambrésis rouvre ses portes, avec une surface triplée.
LE CATEAU-CAMBRÉSIS. Le musée a vu le jour il y a cinquante ans - le 8 novembre 1952 - à l’initiative des habitants de la ville natale de Matisse, qui donna sa bénédiction au projet. Le peintre fit don de quatre-vingt-deux œuvres à l’institution. En 1956, la collection s’enrichit avec le legs du peintre Herbin, un des maîtres français de l’abstraction géométrique de l’après-guerre, lui aussi très attaché à la ville de son enfance. Initialement exposées dans les salons de l’Hôtel de Ville, les collections sont transférées en 1982 au palais Fénelon, ancienne résidence secondaire des archevêques-ducs de Cambrai au XVIIe siècle. Lorsque le Musée Matisse, jusqu’ici municipal, devient départemental, le Conseil général du Nord engage une rénovation complète du bâtiment. Cette mission est confiée à deux architectes nancéiens : Laurent et Emmanuelle Beaudouin. Les travaux, d’un montant de 11,43 millions €, ont été financés par le Conseil général (44,64%), la Région Nord-Pas-de-Calais (13,33%), l’État (13,33%) et le FEDER (28,66%). Les changements opérés ont permis la création d’un sous-sol qui abrite une salle vidéo, une salle de documentation, une bibliothèque, un auditorium, deux salles pédagogiques, un espace d’exposition temporaire, un petit café… Le musée, qui fait aujourd’hui 2400m2, a vu sa surface multipliée par trois.
La troisième collection de France
Le rez-de-chaussée abrite un cabinet de dessins et un magnifique plafond issu de la chambre de Matisse datant de 1950, exposé pour la première fois. Il représentait ses trois petits-enfants qu’il «pouvait ainsi avoir sous les yeux, surtout pendant la nuit». On découvre aussi La Joie, la copie d’un grand vitrail d’Herbin. Au premier étage, la collection Matisse qui comprend cent soixante-douze œuvres (la troisième de France après celles du Centre Pompidou et du Musée Matisse de Nice), est accrochée de façon chronologique : dessins, sculptures, peintures, gravures, eaux-fortes, photos, découpages gouachés ou encore maquettes pour la chapelle de Vence. On retrouve notamment Fenêtre à Tahiti, Jazz, ou Nu rose, intérieur rouge. La nouvelle salle d’exposition temporaire de 500 m2 présente actuellement «Teriade et le livre de peintres», vingt-sept ouvrages illustrés par Chagall, Picasso, Miro, Giacometti et édités par Tériade.
| Christel Pigeon 16.11.2002 |
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