Paolo Roversi chez luiLe Mois de la Photo consacre l’un de ses thèmes à la mode. La «star» italienne en profite pour ouvrir son atelier.
| Malgosia, Paris 1998
Studio 23 rue des Martyrs
© Paolo Roversi, courtesy galerie
Camera Obscura, Paris. |
PARIS. À travers une trentaine d’images, dont certaines sont très connues et ont «fait» son style, le photographe dévoile un coin de l’univers dans lequel il opère, s’engageant ainsi dans la voie de l’autobiographie. Mais une autobiographie somme toute très retenue. Car il dit peu de lui-même, beaucoup plus sur sa manière de photographier qui, en quelque vingt années, varie à peine : il privilégie toujours le Polaroïd, qu’il utilise volontiers dans le format 20 x 25. On découvre ainsi l’architecture du studio - il faut parler plutôt de studios, car il en a deux - et les outils du photographe : une ancienne chambre en bois et son optique, des projecteurs qui ne semblent pas des plus récents, ainsi qu’un groupe de personnes travaillant avec lui, rassemblés autour d’une table entre deux prises de vues. L’ambiance et la configuration particulière du studio de la rue des Martyrs - un ancien atelier d’artiste qui date du XIXe siècle - donne le ton, la «couleur» générale de cette exposition : les images, même si elles montrent des gens d’aujourd’hui, reconnaissables comme Emmanuelle Seigner et Juliette Binoche, ou anonymes, semblent provenir d’une autre époque, et pourquoi pas d’un studio de portrait du XIXe précisément. Le traitement de la lumière, du noir et blanc, le cadrage, les flous, tout contribue à donner une unité à ces photographies, mais semble participer aussi d’un désir de se détacher du réel, en l’occurrence de la mode…
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