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Horvat, cinq décennies derrière l’objectif

Photos documentaires, de mode ou images numériques, toute la carrière de Frank Horvat est accessible sur le net.


De ses premiers clichés italiens en noir et blanc (1948) à la série inspirée des Métamorphoses d’Ovide (1996), le site internet du photographe permet de comparer différentes périodes de son œuvre et, comme le souligne l’artiste, de «comprendre les relations entre les unes et les autres». Sans artifice ni rubrique inutile, l’outil informatique va à l’essentiel : accès aux photos par un classement thématique, textes d’introduction, chronologie des expositions et lieux de conservation des œuvres.

Photographe «pour draguer les filles…»
Une «brève autobiographie» et une interview retracent les débuts du maître : la vente de sa collection de timbres pour acheter son appareil 35 mm Retinamat (1943), sa rencontre avec Henri Cartier-Bresson (1950), ses voyages en Inde et au Pakistan (1952-53) ou ses premières expériences en imagerie numérique dès 1989. Ce n’est pas sans humour qu’il prétend avoir commencé la photographie «pour draguer les filles» ou parce que cela lui semblait «plus facile que l’écriture et le dessin».

L’album de photos
Grâce à la «base de données photographiques», l’internaute peut découvrir les photographies de mode qui ont fait sa notoriété, notamment pour Jours de France en 1958, ses portraits d’arbres (1976), la série sur les sculptures de Degas (1990) ou encore les étonnantes Chimères (1995), personnages fantastiques nés de l’imagination de l’artiste. Le site donne la possibilité de visiter en ligne l’exposition Vraies semblances présentée actuellement à la galerie Dina Vierny. Derrière les noms d’Alessandra, de Sophie ou d’Anne se cache l’identité des modèles des grands maîtres de l’histoire de l’art. Horvat millénariste ou seulement soucieux de la fuite du temps ? Chaque jour, du 1er janvier au 31 décembre 1999, il a fixé sur sa pellicule une tranche de vie : un marché aux puces à Aix-en-Provence, un feu de branches mortes, le hall de la gare maritime de Kiel en Allemagne ou le parking de la Défense à Paris. Si, pour Frank Horvat, «la photographie est l’art de ne pas presser sur le bouton», l’internet est l’art de la rendre accessible…

Evaluation
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 Stéphanie Magalhaes
16.11.2002