Fils de tabloïdsDéjà présente dans les musées, la photo de presse cherche à se tailler une place sur le marché.
| Micheline Pelletier, Kofi Annan,
portfolio reprenant les 23 portraits
des lauréats du prix Nobel de la
Paix, 40 x 40, numéroté 1/5,
signé. © Jean di Sciullo. |
PARIS. Depuis la fondation du festival Visa pour l’image de Perpignan, en 1989, le rayonnement du photojournalisme n’est plus à démontrer et les expositions internationales se multiplient. Qu’il suffise de citer à Paris, une vision de la guerre d’Espagne par la photographie à l’Hôtel de Sully, des expositions consacrées à Don McCullin, Marie-Laure de Decker, Martine Frank ou James Nachtwey… Pour la seconde année consécutive, Jean di Sciullo tente de mettre le marché au diapason de ce nouvel intérêt en organisant la vente «Photojournalisme aux enchères».
Inventer un marché
Le défi de ce collectionneur devenu expert : initier un marché. En ce sens, l’édition 2001 était plutôt encourageante avec ses nouveaux collectionneurs. «Si on excepte le lot Nachtwey, atypique par l’impact du 11 septembre et du nom, , explique Jean di Sciullo, la cote moyenne était de 1 200 € par photographie. Un prix assez élevé qui ne doit pas masquer le fait que cela se jouera dans la durée. Il y a un réel travail de pédagogie à réaliser car collectionner est perçu comme un acte élitiste alors que c’est un art de la perspicacité. Certaines de ces photographies inédites en ventes, premier tirage sur 25, appartiennent déjà à l’Histoire. La fin de l’argentique a sonné et elles seront bientôt considérées comme les daguerréotypes d’hier. Ce sont dès à présent de très bons placements ».
De Brassaï à Greene
Parmi les 330 clichés de 130 auteurs figurent des «classiques» - les séminaristes de Mario Giacomelli ou les scènes parisiennes de Willy Ronis - et des icônes historiques : un ensemble consacré à l’entrée des soldats soviétiques à Berlin, des photographies prises par Stanley Greene en Tchétchénie ou des portraits saisis par Don McCullin pendant la guerre du Vietnam. Les tendances contemporaines sont également présentes avec des images du collectif Tendance Floue créé en 1991, sur lequel Jean di Sciullo vient de publier un ouvrage.
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