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Expositions

Masque mbangu, Bandundu méridional, République démocratique du Congo, bois, pigments, fibres


Valenciennes s'ouvre au Congo

Dans le cadre de la manifestation L’Afrique en mouvement, le musée des beaux-arts de Valenciennes lève le masque sur les trésors de Tervuren. Dialogue avec Philippe Beaussart, directeur du service archéologique.

Après les États-Unis, le Québec, l’Allemagne et l’Espagne, comment faut-il percevoir cette présentation à Valenciennes ?
Philippe Beaussart.
Après Océanie en 1998, nous souhaitions mettre en valeur les collections du musée royal d’Afrique centrale de Tervuren. Situé aux portes de Bruxelles, cette célèbre collection ethnologique n’avait encore jamais été présenté en France. Les 130 œuvres qui font l’objet de cette exposition proposent un parcours initiatique dans la vie et l’art du Congo.

La présentation des œuvres est avant tout ethnologique. Pourquoi?
Philippe Beaussart.
Car c’est l’identité même du musée de Tervuren que nous voulions préserver. Créé par Léopold II à la fin du 19e siècle, cet établissement rassemble plus de 250 000 pièces. Comme au musée de l’Homme à Paris, la grande majorité des œuvres conservées sont le résultat de collectes scientifiques faisant état des différents contextes de création. Masques lukungu, statuettes yanda, pendentifs ikhoko, montants de lit, appuie-tête, tabourets à cariatides... guident le visiteur dans cette fascinante découverte de la population congolaise. Il ne s’agit pas seulement de placer des objets sur des socles mais bien d’évoquer une civilisation à part entière.

Quels sont les thèmes abordés dans ce parcours?
Philippe Beaussart.
Objets rituels, insignes du pouvoir, rites du corps, religion, musique et danse sont les principales approches exploitées ici. Films documentaires des années 30, photos et relevés graphiques documentent chacune des œuvres. Avec l’aide des ethnographes, la présentation tente de recontextualiser les objets de la manière la plus scientifique possible. Outre leur fonction de statuettes, les maternités nous dévoilent l’art de la scarification et autres marques corporelles.

En quoi les itinéraires noirs offrent-ils une approche complémentaire à cette exposition?
Philippe Beaussart.
Explorateurs, artistes, missionnaires et écrivains ont multiplié les écrits qui ont aujourd’hui valeur de témoignages sur une Afrique alors en voie de colonisation. Ainsi, la dénonciation du colonialisme par André Gide, dans Voyage au Congo en 1927 sonne comme un signal d’alarme. Les carnets de dessins de l’artiste Albert Brenet, exposés pour la première fois, nous renseignent sur la faune et la flore. Les explorateurs Henry Morton Stanley et Pierre Savorgnan de Brazza nous font partager leurs expéditions sur ce continent envoûtant .


 Stéphanie Magalhaes
04.10.2001