Monuments vus d’en hautCent cinquante experts se sont donnés rendez-vous à Strasbourg pour évoquer la protection du patrimoine grâce aux images par satellite.
STRASBOURG. Dès le XVIIIe siècle, avant l’invention de l’avion, les hommes observaient déjà la Terre depuis le ciel. C’est d’un ballon dirigeable que le peintre Victor Navlet réalise une Vue générale de Paris (Musée d’Orsay), en 1855. Aujourd’hui, les membres de l’Unesco et l’Esa (Agence spatiale européenne) souhaitent mettre en commun leurs compétences pour améliorer la protection des sites naturels et culturels. Après le travail d’O.G.S. Crawford, dans les années 1920, pour prouver l’intérêt des photos aériennes pour l’archéologie, Christophe Pottier a entrepris, depuis 1993, l’étude systématique d’Angkor (Cambodge). Plus de cinq cents sites archéologiques, dont 60% étaient inconnus, ont ainsi pu être inventoriés. En Ukraine, l’observation par satellite de la tour de l’horloge de la cathédrale Sainte-Sophie de Kiev permettrait de mesurer ses oscillations et de donner des indications précises pour sa restauration. Dans le cas du Mont Saint-Michel, suivi attentivement du ciel depuis 1950, les données par satellite sont également essentielles dans le cadre du rétablissement de son «caractère maritime».
| Stéphanie Magalhaes 22.11.2002 |
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