Les tribulations de l’affiche chinoise à ParisLe Musée de la publicité dresse un bilan de huit décennies de création d’affiches publicitaires en Chine.
| Atelier Zhiiying, Kwong Sang
Hong Ltd Co, Parfum des
deux sœurs, eau de Cologne,
dentrifrice, crème, parfum,
52 x 76 cm, imprimé par l’atelier
Da Ye, Shanghai, vers 1932.
© Musée de la publicité. |
PARIS. Ce n’est qu’après avoir élucidé le sens du parcours et compris la répartition des cartels que les visiteurs pourront profiter de l’exposition. Trois grandes périodes sont à retenir : l’école de Shanghai des années 1920 à la révolution de 1949, les années Mao et la propagande jusqu’en 1976 et, enfin, les créations contemporaines. La conquête du marché chinois par les Européens, après le krach boursier de 1929, introduit de nouveaux produits dans le domaine des affiches publicitaires. Des jeunes filles en costume traditionnel, sur fond de bambous ou de pirogues, vantent des marques de cigarettes, des parfums, des boissons gazeuses, du cirage. Conformément à la composition des calendriers du nouvel an, des larges bordures, portant des inscriptions ou des motifs, entourent la scène centrale. Les influences sont diverses : l’Art nouveau se retrouve dans certains motifs curvilignes tandis qu’une coquette en tenue Art déco présente les cosmétiques de la New Asiatic Chemical Laboratory Ltd Shanghai.
Les affiches en liberté
La proclamation de la République populaire de Chine en 1949 par Mao Zedong, marque une nouvelle ère pour les affiches : la propagande. Des messages de civisme et de morale sont placardés sur les murs. Bêche sur l’épaule, pelle à la main et sourire aux lèvres, les travailleurs de la modernisation vont par deux tandis que les défenseurs de la Révolution culturelle de 1966 s’affichent en groupe. Partout, sur les brassards, sur les statuettes jusque sur les tasses à thé, apparaît l’effigie de Mao. La transition est brutale entre ces œuvres et les créations contemporaines. Avec l’ouverture économique et politique du pays à l’Occident dans les années 1990, les sujets se libèrent du dogmatisme et abordent des thèmes comme la lutte contre le SIDA ou les droits de l’homme. Alors que les graphistes chinois commencent à se faire connaître sur la scène internationale, un autre média semble avoir la préférence des annonceurs : la télévision.
| Stéphanie Magalhaes 28.11.2002 |
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