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Marché

Paris Photo préfère les valeurs sûres

Éclectisme et création contemporaine en retrait, tels furent les choix affichés lors de la sixième édition du salon.

PARIS. De deux choses l’une, ou bien Paris Photo est appréhendé comme un hypermarché de la photographie, ou bien on en parcourt les allées comme s’il s’agissait d’un très grand espace d’exposition : aucun musée n’accroche sur ses cimaises autant d’œuvres en même temps et, en ce sens, cela mérite une visite. Dans tous les cas, le choix proposé était on ne peut plus large, même si des vides se faisaient sentir quant à la représentation de la création contemporaine. On y a trouvé de tout, du reportage de guerre au paysage urbain, en passant par le portrait ou la scène de genre inspirée de la peinture, de l’imagerie à la photographie pure. Ce principe d’éclectisme semblait surtout guidé par les lois du marché - il en faut pour tous les goûts et toutes les bourses -, éclectisme parfois étourdissant chez certains Américains comme Howard Greenberg ou Staley Wise. D’autres combinaient quelques mètres de cimaises dédiés à la jeune création avec des artistes de référence, historiques, que l’on n’hésite plus à nommer des «valeurs refuge», parce que le risque y est limité. Seules quelques galeries ont pris le parti de se concentrer sur un ou deux noms : dans des genres différents, Kamel Mennour, Françoise Paviot ou Edwynn Houk, ou sur une thématique : la Française Agathe Gaillard montrait ainsi des photographies sur le thème de la nature morte, tandis que Michèle Chomette évoluait autour de la question de l’échelle. Imposer ou non à chaque galerie une exposition monographique, le problème s’est posé récemment à la Fiac. Quoi qu’il en soit, aux dires de quelques-uns, il semblerait que les résultats soient meilleurs que l’année dernière - on pouvait s’y attendre -, mais moins bons qu’en 2000. Toutefois, ce n’est pas à l’heure de la fermeture que se font les bilans définitifs. Paris Photo est aussi une vitrine pour les galeries qui ont décidé d’en être : une manière de montrer leurs artistes et leur savoir-faire, avec l’idée d’attirer ensuite en leurs murs les collectionneurs ou les acheteurs d’occasion.


 Gabriel Bauret
22.11.2002