L’abstrait renaîtDrouot accueille la collection des plagistes devenus grands galeristes.
| Francis Picabia, Ergo, huile sur
toile, signée et datée,
195 x 113 cm,
estimation : 150 / 200 000 €.
© Artus enchères / Calmels
Cohen. |
PARIS. En décembre 1960, les Cavalero inaugurent leur galerie avec une exposition de Christine Boumeester, l’épouse d’Henri Goetz. Treize ans auparavant, ils ont pénétré le monde de l’art par la petite porte. Plagistes à Golfe Juan, ils croisent le chemin de personnalités du cinéma comme Orson Welles ou Rita Hayworth, rencontrent Picasso qui leur signe un billet de 1 000 anciens francs et Claude Viseux qui leur propose de payer les leçons de natation de ses enfants avec des sculptures… Installée à Cannes, leur galerie occupe une place à part sur la scène artistique de la Côte d’Azur. Elle n’expose pas les célébrités locales que sont devenues Picasso, Matisse ou Chagall. Elle ne joue pas non plus la carte du Nouveau réalisme que représentent Ben Vautier ou Muratore à Nice. Durant vingt ans, les Cavalero continueront à proclamer cette indépendance.
Sonia Delaunay, l’après «Minho»
Leur collection est célèbre pour avoir été présentée lors d’expositions temporaires au Musée Ingres de Montauban ou au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, et pour avoir déjà fourni au Centre Pompidou Le Dresseur d’animaux de Picabia. Plus de trois cents œuvres en provenant sont dispersées. Nombre d’entre elles sont proposées pour des estimations inférieures à 2 000 €. On note cependant la présence d’une quinzaine de compositions de Poliakoff retraçant l’évolution de son travail de la fin des années 1940 à la veille de sa mort, en 1968, celle de trois toiles de Picabia dont les étonnantes Femmes au bull-dog (250 000 €) ainsi que celle du Prisme électrique (350 000 €). Cette huile de Sonia Delaunay pourrait susciter l’engouement des collectionneurs, quelques mois après l’établissement d’un nouveau record de l’artiste avec Le Marché au Minho.
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