Passé militaire

Le patrimoine militaire est longtemps resté dans l’ombre. On ne le considérait guère mieux que comme un ensemble d’architectures rationnelles, régies par leur fonctionnalité. Depuis une dizaine d’années cependant, cet état de fait a changé. En témoigne encore le Salon du patrimoine culturel qui a lui dédié son édition 2001. Les transformations inhérentes à l’armée ont sonné une nouvelle heure pour les édifices fortifiés, casernes, hôpitaux, arsenaux et manufactures… La reconversion n’en est pourtant qu’à ses débuts. Il reste à documenter un millier de sites qui, pour l’heure, n’ont pas été totalement inventoriés. Étape préliminaire mais indispensable avant toute tentative de mise en valeur et de conservation. Ouvrages défensifs, les forts du Restefond dans les Alpes, de la Conchée ou de la ligne Maginot, n’en sont pas moins soumis à un environnement hostile qui risque d’entraîner leur disparition à plus ou moins long terme.

Façonné pour la guerre
Sans dresser un panorama exhaustif de ce patrimoine, l’ouvrage en propose une vision synthétique. Six catégories ont été retenues (lieux symboliques du pouvoir, lieux de défense du territoire, lieux de défense de la ville, lieux de vie, patrimoine industriel de la défense, paysage façonné pour la guerre) et des exemples sont développés pour chacune d’elles. Les sites les plus célèbres, l’hôtel des Invalides ou la citadelle de Besançon, en côtoient d’autres, inattendus tels que le hangar à dirigeables d’Ecausseville dont la carcasse voûtée se dresse en plein bocage normand ou l’hôpital Percy à Clamart dont la rigueur militaire est adoucie par la présence d’une serre tropicale.