Bohemia luxL’espace Électra permet de décrypter l’utilisation par les créateurs tchèques de la lumière et du mouvement.
| Zdenek Pesanek, une publicité
lumineuse pour le magasin Lobl
à Prague, 1933-1934.
© Archives de Zdenek Pesanek. |
PARIS. En 1958, lors de l’Exposition universelle de Bruxelles, le scénographe, Joseph Svoboda (1920-2002) présente «Lanterna magica», spectacle associant des effets sonores, visuels et lumineux qui a aujourd’hui donné son nom à un théâtre de Prague. L’exposition propose de découvrir les rapports étroits entretenus entre les artistes tchèques et les nouvelles technologies des années 1920 à nos jours. Alors qu’en France, l’exposition «Mouvements» de la galerie Denise-René accompagnait, en 1955, la reconnaissance d’un nouveau mode d’expression - l’art cinétique, basé sur le mouvement -, l’artiste théoricien, Zdenek Pesanek (1896-1965) installe en 1929 une sculpture lumineuse sur la façade d’une station électrique Édison à Prague. C’est également lui qui intègre, pour la première fois, le néon dans ses œuvres dans les années trente.
Du visiteur à l’œuvre
En 1989, le brusque changement politique de Europe de l’Est donne un souffle nouveau aux artistes qui peuvent dès lors accéder à des technologies plus avancées. Woody Vasulka (1937) s’intéresse à la vidéo et aux images numériques tandis que l’installation Passive de Petra Vargova (1973) associe des éléments virtuels et naturels. De spectateur passif, le visiteur devient acteur de l’exposition. Le projet de Michael Bielicky (1954) intrigue : une table en bois, une bouteille d’eau, une manivelle et une discrète webcam. Ces modestes éléments suffisent pour se faire «tirer le portrait» sur internet…. Federico Diaz (1971) et son «mnemeg» revendiquent, sous une autre forme, ces interférences entre l’œuvre et le public. Timides et discrets s’abstenir, cet être imaginaire muni d’une intelligence artificielle communique en fonction des réactions et des attitudes de chacun.
| Stéphanie Magalhaes 30.11.2002 |
|