Ghez s’invite chez les Jacquemart-AndréLes salons des collectionneurs parisiens accueillent les chefs-d’œuvre du Musée du Petit-Palais de Genève.
| Foujita, La Dompteuse et le Lion,
1930, huile sur toile, 147 x 91 cm.
© ADAGP. |
PARIS. Picasso, Gauguin, Vuillard, Picabia, tous les grands noms de l’art moderne sont présents dans la collection d’Oscar Ghez (1905-1998), amateur d’art issu d’une famille d’industriels. Dès les années 1940, il se fie à son intuition en s’intéressant aux peintres néo-impressionnistes alors que l’opinion publique ne jure que par Monet ou Degas. Au-delà de sa passion pour Van Dongen ou Kisling, sa principale préoccupation était de promouvoir des artistes peu connus comme Tarkhoff ou Papazoff. En 1968, riche de plus de cinq mille pièces, Oscar Ghez offre un hôtel particulier à la ville de Genève, futur Musée du Petit-Palais, pour y exposer sa collection.
Un précurseur
Dans la première salle, Le Pont de l’Europe (1876) de Gustave Caillebotte sert d’introduction à une présentation chronologique allant de l’impressionnisme à l’École de Paris. Les petites cimaises de l’hôtel particulier des époux Jacquemart offrent malheureusement peu de recul pour apprécier des toiles comme Le Salon de thé du Grand Teddy (1914) d’Édouard Vuillard ou La Guirlande de rose (1898) de Paul Sérusier. À côté de Sur la terrasse de Sèvres avec Fantin-Latour (1880) de Marie Bracquemond, le visiteur peut découvrir la Maternité au fusain de Charles Angrand ou Le Vieux Clown (1906) de Van Dongen. Si la salle du cubisme présente peu d’œuvres - Oscar Ghez avait une préférence pour la figuration -, celle consacrée à l’École de Paris est certainement la plus importante. Toutes les traditions picturales y sont représentées : le traitement de la couleur dans le Juif errant (1924) de Marc Chagall, la subtilité d’expression des toiles du Japonais Foujita et la facture très parisienne d’Utrillo.
| Stéphanie Magalhaes 11.12.2002 |
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