Le design au pays de Manufrance

SAINT-ÉTIENNE. Le design est aujourd'hui omniprésent. Telle est la première leçon à retenir de cette Biennale. «Tout est design », pourrait-on écrire, tant ce dernier s'immisce dans les moindres recoins de notre vie quotidienne : du tramway à l'ustensile ménager, en passant par le bijou, le stylo, la décoration, l'abribus ou même le vêtement… Cette extensibilité pose le problème de sa définition et de la délimitation de ses frontières. Dessin et esthétique industrielle sont désormais quelques-unes des caractéristiques du design parmi tant d'autres : travail sur la matière, les couleurs, les luminosités, les sons, les signes, l'environnement global… Le patchwork constitué par les mille exposants originaires de quatre-vingts pays était vertigineux, disparate, voire cacophonique. Pour donner sens à cette radiographie du design actuel, Jacques Bonnaval, fondateur et manager de la Biennale, s'est interrogé sur la signification anthropologique de l'objet dans nos sociétés. Les designers, eux, s’interrogent sur l'avenir de leur art face aux problèmes d'écologie et de développement durable.

Métropole design
Avec plus de 145 000 visiteurs en 2000, la Biennale est devenue un enjeu majeur pour le rayonnement de Saint-Étienne. Michel Thiollière, sénateur-maire, veut faire de sa commune la « métropole du design », à l'instar d'Avignon pour le théâtre ou d'Arles pour la photographie. D'ici fin 2005, la ville accueillera notamment un Centre international du design, sans équivalent en France. Construit sur le site de l'ancienne Manufacture d'armes royales, le Centre sera un laboratoire transdisciplinaire de réflexion autour de l'objet et de la création industrielle. Une galerie, ouverte au public, permettra de présenter prototypes et innovations. Enfin, étroitement lié à l'École des beaux-arts, le Centre accueillera les enseignements du nouveau mastère «Design et ingénierie».