Maïté Vallès-Bled, conservateur du Musée FleuryMaïté Vallès-Bled fait le point sur les créations des années 1923-1934 de Sonia Delaunay.
| Sonia Delaunay, Sans titre,
1930, gouache sur papier.
© Musée Fleury. |
Pourquoi avoir choisi cette période ?
Maïté Vallès-Bled. Le travail de Sonia Delaunay dans le cadre de l’Atelier simultané n’a jamais fait l’objet d’une exposition spécifique en France. C’est pourtant durant ces dix années que Sonia Delaunay acquiert sa notoriété sur la scène artistique parisienne. La seconde raison relève plus de la rareté des œuvres de cette période dans les collections publiques. La plupart des projets simultanés sont entre les mains de collectionneurs privés français, italiens ou suisses et ne sont présentés qu’exceptionnellement au public.
Comment caractériseriez-vous ces créations ?
M. V. - B. Lorsque Sonia Delaunay fonde l’Atelier simultané son objectif est de mettre à profit ses recherches picturales sur les rythmes colorés dans un domaine qui, selon elle, répond à la même quête artistique : les arts appliqués. Parmi les cent cinquante œuvres exposées, une grande majorité témoigne de son enthousiasme pour l’abstraction tandis que l’on peut encore, pour certains motifs floraux, établir des relations avec la figuration. Dans les projets de costumes du Cœur à gaz de Tzara ou du Bal banal de Joseph Delteil, l’artiste concilie les motifs géométriques et une grande liberté des formes. Lorsqu’elle abandonne les arts appliqués en 1931 pour se consacrer entièrement à la peinture, son style évolue mais ne rompt pas avec son style antérieur.
Y-a-t-il des liens entre l’artiste et la région ?
M. V. - B. Aucun, excepté sa présence à Montpellier lorsque la Seconde Guerre mondiale a éclaté. En 1941, Robert Delaunay y décède. Sonia se rend régulièrement sur sa tombe mais se replie à Grasse, transformée en lieu de refuge pour les artistes entre 1939 et 1945.
| Stéphanie Magalhaes 29.11.2002 |
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