Vente Cavalero : Sonia Delaunay confirmeLa collection des galeristes cannois a été dispersée pour 5,1 millions €.
| Roberto Matta, Jouer sa vue,
huile sur toile, 117 x 150 cm.
© Artus Enchères / Calmels Cohen. |
PARIS. Comme quelques dimanches chaque année, l’hôtel Drouot avait ouvert ses portes le 24 novembre dernier. La vente de la collection Cavalero par Artus Enchères et Calmels Cohen aura permis d’y attirer de nombreux amateurs. Les salles étaient effectivement combles pour assister à la dispersion des quelque trois cents peintures et sculptures réunies par ce couple de galeristes cannois, actifs de 1960 à 1980 et fervents défenseurs de l’avant-garde abstraite. Le produit total a été de 5,1millions € (sauf indication contraire, tous les prix sont frais compris). Cinq lots mineurs sont restés invendus, malgré le principe de la vente sans prix de réserve.
Delaunay, la tendance confirmée
Comme on pouvait s’y attendre, c’est l’huile sur toile de Sonia Delaunay, Prisme électrique qui a atteint la plus haute enchère de la vacation. La toile estimée entre 350 000 et 450 000 € a été emportée pour 935 606 €, confirmant la récente envolée de la cote de l’artiste. Peinte en 1913, juste après la publication de la Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France, et maintes fois exposée, c’est la seconde plus forte adjudication pour l’artiste après le record de 4,1 millions €, établi en juin dernier par le Marché au Minho. Un Rythme couleur, l’une des trois études pour le tableau du Salon des indépendants de 1954, a également été plébiscitée par les acheteurs puisqu’elle a atteint l’estimation haute de 200 000 € (sans frais).
Picabia préempté
Parmi les autres œuvres très attendues figuraient des toiles de Francis Picabia. Ergo, une composition abstraite de 1947, n’a pas rencontré le succès escompté puisqu’elle a été vendue en deçà de l’estimation basse de 150 000 € : 106 504 €. Il en va différemment pour les autres lots de l’artiste actuellement célébré par le Musée d’art moderne de la Ville de Paris. Ainsi, une petite encre de Chine qui a doublé son estimation basse, ou les Femmes au bull-dog, peintes sur carton, qui ont atteint 431 786 €. Cette œuvre rejoindra la collection du Centre Pompidou qui l’a préemptée tout comme il avait saisi le Dresseur d’animaux en 1998, une toile issue de la collection privée des mêmes Cavalero.
Autres succès
Parmi les autres belles enchères figurent une Composition de Serge Poliakoff adjugée 353 414 € ou Jouer sa vue, une huile sur toile du Chilien Roberto Matta, qui a atteint le double de son estimation basse de 50 000 €, alors qu’on apprenait son décès. À quelques jours de la vente d’importantes toiles de Fernand Léger par Artcurial Briest - Poulain Le Fur et Bergé & Associés, notons également le succès de bon aloi d’une gouache de Léger, Femme à la rose, qui a plus que triplé son estimation basse de 20 000 €.
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