François Curiel, président de Christie’s France

Lundi 9 décembre. 8 h 45 : réunion avec nos 25 spécialistes pour finaliser le programme du 2e semestre 2003. Quarante vacations l’année prochaine, par rapport à trente cette année. C’est un puzzle gigantesque car nous devons tenir compte non seulement des vacances scolaires mais aussi des dates des vacations des mêmes spécialités dans les autres salles des ventes du groupe Christie’s, ainsi que de celles de nos concurrents. 14 h : départ pour Barcelone afin de diriger une vente de charité lors d’un dîner de gala. Ces vacations sont différentes des ventes classiques. Cinq ou six lots, généralement après le plat principal. Souvent, l’acheteur d’un objet demande à le remettre en vente afin de l’offrir une deuxième fois à l’organisme de charité. Quand il fait plus, tout la salle applaudit et le jeu peut continuer deux ou trois fois. Ce genre d’événement doit être mené rondement. 20 minutes au plus car sinon, on se trouve dans la position du pianiste dans un bar qui joue mais que personne n’écoute.

Mardi 10 décembre. 7 h : retour à Paris. 15 h : vente de vues du Mont Blanc, cent deux lots. C’est une vente à thème pour laquelle nous avons envoyé le catalogue à des propriétaires de résidences à Chamonix, Gstaad, Megève, Méribel, Val d’Isère et autres stations afin de leur proposer une gravure ou un dessin susceptible de les intéresser. Puis à 18 h 30, vente de joaillerie pendant laquelle je tiendrai le marteau pour la première fois à Paris.

Mercredi 11 décembre. 8 h 45 : réunion du directoire avec mes collègues Patrick Leperlier, Francois de Ricqlès, Thomas Seydoux, Bertrand du Vignaud et Franz Ziegler. Nous expédions les affaires courantes et faisons le point sur les questions administratives et financières. Nous allons aussi examiner des nouvelles catégories comme les objets d’antiquité et songer à de nouveaux thèmes pour 2003. 17 h : réunion au Conseil des ventes, dont je suis l’un des onze membres, afin de présenter le rapport annuel aux sociétés de ventes. Nous aurons à cette occasion un échange de vue intéressant avec les représentants de la profession sur des questions comme le rôle des experts et le développement du marché français. 19 h : je dirige une vente de charité de huit lots chez Christie’s au profit de l’association pour la recherche sur la sclérose en plaque. Nous présentons ce soir-là cinq cents lots offerts sans prix de réserve par des collectionneurs ou des marques de luxe prestigieuses. Seuls huit seront vendus aux enchères et les quatre cent quatre-vingt-douze autres seront proposés d’une manière silencieuse, les personnes intéressées devant inscrire leur nom et le montant de leur offre sur une carte à côté du lot. Puis, quelqu’un d’autre peut surenchérir, et ainsi de suite jusqu’au lendemain 18 h lorsque la personne qui a porté l’enchère la plus élevée sur le carton emporte l’objet.

Jeudi 12 décembre. La banque genevoise Pictet organise un cocktail dans nos salons. Cela permet à leurs invités de découvrir en avant-première la vente de meubles du lundi 16 décembre. Le clou de cet événement est un extraordinaire mobilier de salon d’époque Louis XVI, estampillé de Jean Baptiste Boulard, provenant du cabinet intérieur de la reine Marie-Antoinette au château des Tuileries. Il est estimé 1 million €. 21 h 30 : dîner avec des amis collectionneurs de tableaux anciens.

Vendredi 13 décembre. 7 h : départ pour Genève afin de rencontrer deux clients importants, dont un au Port Franc qui pourrait être le plus grand musée du monde. Puis, réunion avec nos collaborateurs, cette antenne étant clé pour Christie’s en Europe dont je suis le président.

Samedi 14 décembre. Arbre de Noël pour les enfants des collaborateurs de Christie’s, cette année, au Musée Jacquemart-André. 21 h : dîner chez un collectionneur d’argenterie européenne.