Les arts décoratifs, côté livresLa bibliothèque des arts décoratifs ouvre ses portes, un an avant le musée parisien.
| Bibliothèque des arts décoratifs,
Paris. Photo Laurent Sully Jaulmes.
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PARIS. «Le mardi 10 décembre à 10 heures, nous serons tous là pour accueillir le premier visiteur !» annonce, avec un sourire non dissimulé, Josiane Sartre, conservateur de la bibliothèque des arts décoratifs. La plus ancienne entité de l’Union centrale des arts décoratifs (UCAD) avait fermé ses portes en 1996 pour une restauration qui devait durer un an et demi. Du point de vue architectural, les habitués du lieu ne seront pas déstabilisés. «Notre obsession était de conserver l’âme de la bibliothèque tout en nous engageant dans l’avenir », poursuit-elle. La salle de lecture a donc retrouvé son éclat d’antan. Celui de novembre 1904, date à laquelle la bibliothèque, d’abord établie place des Vosges, à proximité du faubourg Saint-Antoine et de ses ateliers d’artisans - les «travailleurs» qui venaient consulter les ouvrages jusqu’à 22 heures -, s’était installée au Louvre, pavillon de Marsan. Et les 5 000 albums de la collection encyclopédique de Jules Maciet, qui a consacré les années 1885 à 1901 à réunir et classer des milliers de documents iconographiques, tapissent à nouveau les murs.
La numérisation des fonds
Les principaux changements visent à une meilleure accessibilité des fonds. Trois salles voûtées ont été gagnées sur un espace anciennement réservé aux magasiniers. Viennent s’y loger une sélection de livres en libre accès, le «cabinet de l’amateur» destiné à la consultation des ouvrages précieux et une salle informatique. En six ans, une grande partie des fonds ont en effet été numérisés. L’informatisation de la collection patrimoniale - ouvrages entrés dans la bibliothèque avant 1958 - a été réalisée par la Bibliothèque nationale. Les autres titres ont été traités par l’UCAD avec, pour résultat, une base de données en ligne riche de 100 000 notices. Auxquelles manquent encore les 1 500 titres de périodiques et les catalogues de ventes. Autre pan d’informatisation, celui de la collection Maciet. Une quarantaine de catalogues consacrés aux cérémonies ont déjà été traités. Les subventions de l’État devraient permettre d’en traiter quatre cents autres. Reste à trouver des mécénats pour les milliers qui restent. Ce travail réserve sans doute bien des surprises. Lors d’une visite privée, une photographie de Le Secq a ainsi été redécouverte dans un album consacré aux natures mortes. Signe d’une richesse encore méconnue…
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