Drouot : 72 heures pour convaincre

C’est la 4e année que les professionnels de l’art se mobilisent pour créer une animation dans ce quartier. Comment cela a-t-il débuté ?
Camille Bürgi. Traditionnellement, le quartier Drouot est fréquenté par de grands professionnels. Nous travaillons essentiellement avec des marchands, décorateurs, conservateurs et collectionneurs très avertis. Ce n’est pas un quartier où les particuliers se rendent. Ils préfèrent par exemple se balader sur la rive gauche. Les trois jours sont l’occasion de mieux nous faire connaître auprès de ces amateurs, de leur faire découvrir nos richesses. Disons que nous nous situons à mi-chemin entre le faubourg Saint-Honoré et les puces. Et chaque année, depuis quatre ans, nous gagnons des aficionados.

A l’origine, seuls les antiquaires exposaient aux « Trois jours ». D’où vient l’idée d’associer experts et commissaires-priseurs cette année ?
Camille Bürgi. Le quartier Drouot est un village au sein duquel différents professionnels sont réunis et travaillent ensemble. Il était donc logique d’inviter son voisin, qu’il soit marchand, expert ou commissaire-priseur. Les barrières sont en train de tomber. Nous avons beau être parfois concurrents, nous sommes finalement tous des acteurs passionnés du marché de l’art. Et la clientèle de l’hôtel Drouot, soit 6 000 visiteurs par jour, nous apporte beaucoup. Nous existons parce que Drouot est là.

Quel est l’ambiance cette année, dans le contexte économique et psychologique actuel ?
Camille Bürgi. En l’absence des acheteurs américains, c’est le moment pour les vrais amoureux de l’art de faire des bonnes affaires. Qu’ils profitent de l’occasion car nous sommes prêts à faire des prix pour garder nos galeries.