Pont-Aven s’invite à BrestL’étude Thierry Lannon propose seize toiles de Paul Sérusier.
| Paul Sérusier, Quatre bretonnes
sur le chemin du bois d'amour,
huile sur toile, 71 x 58 cm 20
© Thierry- Lannon. |
BREST. C’est une bien belle histoire qui noue l’étude Thierry - Lannon de Brest et les œuvres de Sérusier. Elle a commencé voila près de trente ans… «Tout jeune commissaire-priseur, dans les années 1974, j’ai été contacté par le préfet de Quimper pour choisir un tableau destiné à être offert au président Giscard d’Estaing lors de son voyage en Bretagne. Mais les ventes étaient déjà passées, je n’avais donc rien en stock. J’ai réfléchi et alors j’ai pensé à Henriette Boutaric. C’était la légataire de Mme Marguerite Sérusier, l’épouse de Paul Sérusier décédée dans les années 1950 dans le domaine de Chateauneuf-du-Faou. Cette ancienne postière était à la tête de l’atelier Sérusier et je lui envoyais régulièrement mes catalogues de ventes… les seules cartes de visite dont dispose un commissaire-priseur ! J’ai décidé de la contacter en me disant que si elle était à gauche, elle me donnerait un coup de pied dans le derrière et que sinon, elle m’embrasserait sur les deux joues. Finalement, elle était de droite et cela a été le début d’une amitié de dix ans. Depuis, il y a une vraie continuité et les tableaux de Sérusier partent de Paris pour être vendus à Brest !».
Après le record de mai 2002
Des étapes marquantes ont jalonné cette aventure. En juin 1984, Me Thierry a dirigé la vente de l’atelier Sérusier, organisée à l’Opéra Comique car les salles de l’ancien hôtel Drouot étaient trop étroites pour contenir les centaines d’œuvres de Sérusier mais aussi d’Émile Bernard ou Pierre Bonnard. Au mois de mai dernier, l’étude bretonne a encore fait parler d’elle en établissant le record pour une œuvre de Sérusier : 540 000 € pour La Moisson du blé noir, une huile sur toile de 1899. La vente du dimanche 15 décembre devrait également faire date. Non moins de seize œuvres de Sérusier sont réunies dont deux issues de la dispersion de l’atelier : les Bretonnes dans la lande et les Quatre petites Bretonnes de 1895 (120 000 €). Autres pièces très attendues, un ensemble de quatre panneaux décoratifs ou les Voiliers, qui pourraient largement dépasser l’estimation de 100 000 €. Ces œuvres, mises en regard avec les paysages colorés du groupe de Concarneau, dont se moquaient les artistes de Pont-Aven, devraient attirer les collectionneurs américains, britanniques et suisses, principaux animateurs du marché des écoles bretonnes de la fin du XIXe siècle.
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