Rêve exotiqueL’étude Gros et Delettrez organise sa traditionnelle vente orientaliste de Noël.
| Riccardo Pelligrini, La Charmeuse
de serpents, huile sur toile marouflée
sur carton, cadre de Carlo
Bugatti, 48 x 81 cm, est. 45 / 60 000 €.
© Gros & Delettrez. |
PARIS. Comme deux fois l’an depuis un quart de siècle, Maître Gros organise une vente orientaliste. C’est pourtant toujours la même passion qui l’anime en présentant certains des lots phares des vacations des 16 et 17 décembre. Deux d’entre eux permettent d’écrire une nouvelle page de l’histoire de l’art : un meuble de Carlo Bugatti, designer milanais (1856 - 1940), dont les deux portes sont partiellement peintes par Riccardo Pellegrini, peintre italien méconnu (1863-1934), ainsi que La Charmeuse de serpents, une huile sur toile marouflée du même Pellegrini, dont le cadre a été réalisé en bois au décor incrusté par Bugatti. On ignorait presque totalement que les deux hommes avaient travaillé ensemble. Presque car, il y a de cela quelques années, Maître Gros avait déjà vendu à un collectionneur privé du Golfe une autre pièce à quatre mains : Les Sentinelles au repos, une toile encadrée par Bugatti et présentée au Musée d’Orsay au printemps 2001.
L’engouement marocain
D’autres peintures trouvent leur place dans le catalogue. Elles sont signées Félix Ziem, Eugène Fromentin, Jacques Majorelle ou Théodore Frère. L’estimation la plus haute, 150 000 €, revient aux Souvenirs de Tanger de Benjamin Constant. Maître Gros s’attend cependant à ce qu’elle dépasse ce prix. «C’est une toile de grand format au sujet très désirable : deux femmes alanguies, adossées contre un mur ensoleillé avec, sur le côté, une vue sur les toits de Tanger. On voit peu de toiles de Constant qui aient cette importance. Ce sont généralement des redites de commande alors que cette toile, titrée au dos, semble unique. On connaît l’engouement actuel pour les sujets marocains, avec le roi Mohammed VI et les collectionneurs européens installés là-bas et qui souhaitent se meubler…» Dans le domaine des arts décoratifs, outre les classiques guéridons, l’argenterie ou les céramiques, il faut signaler un bel ensemble de boiseries ottomanes du XVIIIe siècle et un étonnant cabinet de travail du XIXe siècle provenant d’un palais romain et décoré dans un goût arabo-andalou.
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