Vase diagram dessiné par Martin Szekely © Bernardaud.
| | Où en sont les arts de la table ?Métal, verre, céramique mais aussi plastique ou plexyglass. Une récente conférence chez le faïencier Bernardaud entendait monter la vitalité de la création en ce domaine.
Partout et de tous temps les plaisirs de bouche ont inspiré les observateurs : chroniqueurs, poètes... Mais seul le contenu avait alors grâce aux yeux des dévoreurs de tout poil, et il a fallu par exemple attendre les 14e-15e siècles pour découvrir la fourchette ! l'usage ne s'en généralisant que plus tard... Les arts de la table ont ainsi évolué en fonction des changements des moeurs, de l'évolution sociale et culturelle. On ne mange plus de la même façon qu'au début du 20e siècle il était courant dans les milieux bourgeois de consommer viande et poisson au même repas), ni même qu'il y a vingt ou trente ans : la simplification des menus, l'explosion de la cellule familiale (le rôle de la table a ainsi beaucoup évolué), les brassages culturels, les métissages... ont apporté des changements radicaux.
Bernardaud avait, il est vrai, innové au milieu des années 60 en s'assurant la collaboration de Raymond Loewy, et Alessi a été l'initiateur de l'utilisation du plastique multicolore. Les grands noms de l'art de la table ont suivi la vague, en faisant appel à des designers et stylistes. Christofle a récemment demandé à Gae Aulenti d'imaginer plusieurs éléments en métal argenté (set de table, dessous de plat...), Sylvain Dubuisson a créé pour Guy Degrenne un service associant minimalisme et classicisme, le couturier Marcel Marongiu a réalisé pour Artoria un service à café en céramique émaillée... La prise en compte de plusieurs paramètres : esthétique, adaptation des formes classiques à un goût moderne, brassages culturels (service « Fusion» de Bernardaud), développement des petits modules de dégustation, etc., ont donné naissance à un nouvel art de la table, remarquable et passionnant.
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