L’art à la côteAu printemps prochain, la Flandre lance sa première «triennale d’art contemporain sur mer».
| Ralph Fleck, Bretagne 23/VII
96, 1996, huile sur toile,
exposition «Marines côte à côte».
© Françoise Monnin. |
FLANDRE. «Maintenant, je m’occupe de la côte, uniquement», affirme Willy Van Den Bussche, commissaire général du nouvel événement. Originaire de Bruges, il a en effet tenté, des années durant, de fédérer sa ville natale et Ostende, pour construire une biennale d’art contemporain... Sans succès. Il faut dire qu’en matière d’art actuel, en Flandre, c’est surtout à Gand que les choses se sont déroulées jusqu’à présent, sous la houlette de Jan Hoet. Qu’à cela ne tienne ! Tout en assurant ses responsabilités de conservateur du Musée Permeke et du Musée d’art moderne d’Ostende (où, depuis seize ans, il a organisé deux cents expositions), Willy Van Den Bussche est parvenu à décider les bourgmestres de neuf villes de la côte. Résultat ? Une triennale, qui se déroulera sur 60 kilomètres de long, de La Panne à Knokke Le Zoute. Du 5 avril au 28 septembre 2003, en route, donc, en tramway spécial ou en vélo de location, pour circuler au fil d’un itinéraire jalonné de «balises», spécialement commandées ! En écho aux clochers et aux phares, seules lignes verticales en Flandre, ces neuf édifices seront signés Antony Gormley, Jan Fabre, Wim Delvoye ou Daniel Spoerri. Neuf photographes - parmi lesquels Felice Varini, Thomas Ruff ou Johan Muylle - seront également présentés sur des panneaux d’affichage situés en plein air, à même la plage ou au sommet d’immeubles. Enfin, des installations monumentales seront aussi mises en place dans chaque cité par neuf autres plasticiens, parmi lesquels Panamarenko, Zuang Huan et Lars Sitberg. Sirènes géantes, sous-marins fantastiques ou silhouettes humaines visibles à marée basse seulement, poésie garantie !
Du souffle !
En complément, au Musée d’art moderne d’Ostende, l’exposition «Marines côte à côte» présentera des toiles de maîtres, inspirés par les vagues depuis le début du XIXe siècle. Ainsi, Turner, Courbet ou Monet dialogueront avec Barcelo, Kiefer ou Sicilia, selon quatre thèmes choisis : «l’émotion», «la rétine», «les visions» et «le fantastique». Titre de la triennale ? «Beaufort», en hommage à ce commandant irlandais de la British Navy qui, au XIXe siècle, inventa l’échelle de mesure du vent. Willy Van den Bussche promet que «ce sera beau, fort, et plein de souffle» .
| Françoise Monnin 17.12.2002 |
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