Matégot redécouvertPour leur dernier accrochage de l’année 2003, les galeries de la rue Louise Weiss ont mis l’accent sur le design.
| Mathieu Matégot, table «kioto»,
1954-1955.
© Jousse Entreprise. |
PARIS. Au coeur d’un ensemble d’œuvres qui se révèlent dans l’ensemble moins palpitantes qu’à l’accoutumée, on est agréablement surpris par un nouveau venu dans la rue. Il s’agit de la librairie Images modernes, qui propose un choix impressionnant de monographies d’artistes, de textes critiques et de revues internationales. Pour le reste, l’exposition essentielle est celle que Jousse Entreprise consacre, dans ses deux espaces, à Mathieu Matégot. D’inspiration post-bauhausienne, ce designer de talent, disparu en 2001 à l’âge de 91 ans, a produit un mobilier en tôle perforée alliant fonctionnalisme et séduction. Il s’est autant attaché aux petits objets (corbeilles à papier, cache-pots…) qu’à la réalisation d’éléments de grande taille, comme cette balançoire que la galerie expose en extérieur. À la galerie Kreo, le Lit clos des frères Ronan et Erwan Bouroullec - à mi-chemin entre le lit à baldaquin moderne et la cabane urbaine - transfère le désir sécuritaire contemporain dans une atmosphère de conte de fée technologique. La galerie Almine Rech présentait, en ce Mois de la photo, une série de portraits urbains intéressants de Philip-Lorca di Corcia tandis que gb agency se consacrait à Mac Adams. L’installation, les nombreux tirages noir et blanc, les dessins préparatoires prouvent que la mise en scène est une science exacte pour ce photographe du chantage. Véritables romans noirs en images, ses œuvres laissent le regardeur libre de son interprétation tout en lui donnant la sensation désagréable d’être le témoin impuissant d’un arrêt de mort.
| Frédéric Maufras 24.12.2002 |
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