Le Louvre dopé par l’effet pharaonLe plus grand musée français clôt une bonne année 2002, marquée par le succès spectaculaire d’une rétrospective sur les artisans égyptiens du IIe millénaire.
| Chaoubati au nom d'Hapyaa.
© RMN / F.Raux. |
PARIS. Certains musées pleurent, d’autres rient. Alors que le British Museum inaugure les célébrations de son 250e anniversaire dans un climat morose, le Louvre annonce une augmentation significative de sa fréquentation. Celle-ci s’est établie à 5,7 millions de visiteurs en 2002, en augmentation de 12% sur l’exercice précédent. Les étrangers représentent les deux tiers du public. Si la direction se félicite de voir que 149 journées ont enregistré 20 000 entrées, elle reconnaît qu’au-delà de ce seuil, la qualité de l’accueil n’est plus assurée, malgré la mise en place de distributeurs automatiques, qui assurent désormais un quart des ventes de billets. Le seuil des 30 000 visiteurs quotidiens a été dépassé 32 fois dans l’année. Pour ce qui est des grandes expositions, un secteur dans lequel le Louvre n’a jamais véritablement rivalisé avec le Grand Palais ou avec le Centre Pompidou, elles lui ont porté chance cette année… grâce à l’inévitable réussite qui accompagne toutes les entreprises à l’enseigne de l’Egypte antique. «Les artistes de Pharaon», qui s’est tenue du 19 avril au 5 août, a accueilli 450 000 visiteurs, soit une moyenne journalière de près de 5 000 personnes (dont 30% d’entrées gratuites), avec une pointe le 20 juillet, qui a atteint la cote 8 600. Le précédent record - c’est tout un symbole - appartenait déjà à «Égyptomania», qui s’était tenue en 1994, avec 250 000 visiteurs, devant la rétrospective de l’artiste «français» par excellence, David (205 000 visiteurs en 1989). Fort de ces bonnes nouvelles et de la politique progressive de transfert de personnel (dont une bonne partie dépend encore du ministère de la Culture), le président de l’établissement public, Henri Loyrette, a récemment annoncé que le Louvre allait déployer une stratégie agressive de recherche de mécènes. Les fonds recueillis - actuellement entre 5 et 8 millions € par an - ont vocation à doubler. Dans la plus pure tradition anglo-saxonne de «fund-raising», le musée va se rapprocher des donateurs et ouvrir un bureau aux États-Unis cette année.
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