Les Anglo-Saxons à Paris, un an déjàChristie’s et Sotheby’s dressent un premier état de leur activité parisienne.
| Katsushika Hokusai, 36 vues du
Mont Fuji, 1,49 million €.
© Sotheby’s. |
PARIS. Au regard des premiers bilans annoncés par les sociétés de ventes, Tajan conserve sa place de leader sur le marché français avec un produit total de 69,5 millions €, suivie par Artcurial - Briest, Poulain, Le Fur (60,3 millions €) puis, en cinquième position, par Piasa (48,9 millions €). Les auctioneers qui opèrent en France depuis un an se sont fermement installés à la troisième et à la quatrième place : Christie’s avec 57 millions € et Sotheby’s avec 50,1 millions €. Leur activité française reste relativement marginale, dans la mesure où elle représente environ 3% de leur chiffre d’affaires mondial respectif de 2001. Rappelons qu’une part non négligeable de leur activité en France demeure l’exportation d’œuvres d’art pour les proposer dans des ventes à l’étranger. Chez Christie’s, le montant de ces exportations a été maintenu par rapport à 2001 tandis que Sotheby’s signale sept lots ainsi vendus pour plus d’1 million €, comme les Nymphéas de Monet (20 millions €) ou le Portrait de la princesse de Talleyrand-Périgord de Gérard (1,9 million $).
Des stratégies différentes
De façon curieuse, l’écart entre le chiffre d’affaires de Sotheby’s et celui de Christie’s correspond presque exactement aux résultats obtenus par ce dernier lors de ventes de voitures (5,6 millions €) et de vins (1,4 million €), deux domaines sur lequels Sotheby’s n’a pas été actif en France en 2002. Les auctioneers n’ont effectivement pas adopté la même stratégie pour aborder le marché français. Christie’s a ainsi multiplié les vacations (trente) tandis que Sotheby’s en a organisé «seulement» dix-sept, mettant l’accent sur la dispersion de collections privées : les photographies réunies par André Jammes ou les estampes japonaises d’Huguette Bérès.
Les secteurs-clefs
Cependant, les spécialités que les maisons anglo-saxonnes annonçaient vouloir développer en France se sont révélées les plus porteuses. Il s’agit notamment des arts premiers - cinq des vingt meilleurs prix réalisés par Christie’s cette année ont été établis lors la vacation d’art tribal du 15 juin dernier -, de la bibliophilie - Sotheby’s a proposé les bibliothèques Gwenn-Aël Bolloré et Pierre Leroy - ou du mobilier et des objets d’art français. Dans ce secteur, on se rappellera les records atteints par le service d’argenterie d’Antoine-Sébastien Durant chez Sotheby’s ou les deux ventes de Christie’s qui ont totalisé 4,7 millions € en juin et 3,9 millions € en décembre grâce à une commode de Jean-Henri Riesener (833 250 €) ou une paire de pliants de Nicolas Foliot (721 750 €).
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