| © Jacques Quecq d’Henripet, Lille. |
Arnaud Brejon de Lavergnée, Un conservateur, ça manie des objets pondéreux…Le directeur du Palais des beaux-arts de Lille revit ses débuts au Musée national du Moyen Âge à Paris.
Après avoir été reçu au concours des musées en 1969, j’ai enchaîné avec trois stages : au Louvre, au Musée des beaux-arts de Dijon et au Musée de Cluny, où j’ai fait mes premiers pas en tant qu’assistant stagiaire sous la direction de Francis Salet. De 1970 à 1972, j’ai eu la chance de partir à l’Académie de France à Rome où Balthus était alors directeur. À cette occasion, j’ai eu l’opportunité de participer au montage de l’exposition «Valentin et les caravagesques français», présentée en Italie et en France.
Les débuts à Cluny
À mon retour en France, on m’a nommé conservateur du Musée de Cluny. Ma première tâche a été de classer des stèles juives provenant des cimetières parisiens du XVe au XVIIe siècle, pour lesquelles nous ne possédions pas d’archives. Au même moment, l’établissement mettait en place une importante campagne d’inspection dans les musées de province qui conservaient des pièces déposées durant les siècles passés. Parmi les établissements concernés figurait notamment le château des ducs de Bretagne à Nantes qui détenait des bois sculptés du XVIe siècle depuis la fin du XIXe siècle. J’ai toujours gardé l’image du conservateur maniant des objets pondéreux et menant un travail de longue haleine. Les salles étaient en mauvais état et la muséographie vétuste datait de la Seconde Guerre mondiale. C’était le début d’une réflexion sur ce très grand musée, célèbre aujourd’hui pour sa Dame à la licorne et ses sculptures. Parallèlement, durant ces trois années passées à Cluny, j’ai eu la chance de participer, avec Alain Erlande-Brandenburg, à la création du musée d’Écouen après l’avoir connu dévasté et à l’abandon. Mon travail sur Anne de Montmorency et la céramique m’a d’ailleurs permis de reconstituer tout un pavement en céramique émaillée.
| Stéphanie Magalhaes 21.01.2003 |
|