Perpignan attend...

PERPIGNAN. Considéré comme le site antique le plus important du Midi de la France, Ruscino - qui a donné son nom à la région du Roussillon - est fouillé depuis le début du XXe siècle. Agglomération importante au Moyen Âge, son occupation remonterait à l’âge du bronze selon la récente découverte d’une sépulture de nourisson d’époque protohistorique. Des traces d’achitectures - un forum et une basilique - d’époque romaine ont été conservées. À la fin du Ier siècle ap. J. - C., l’habitat périclite. Du IIe au Xe siècle, le site semble même avoir été déserté. La décision de construire un musée à cet endroit remonte aux années 1980, époque à laquelle les fouilles ont commencé. «Perpignan a été la première ville à créer un poste d’archéologue municipal dans les années 1970. Aujourd’hui, ce sont trois chercheurs et des bénévoles qui assurent le bon déroulement des chantiers», précise Elisabeth Doumeyrou, conservateur et directrice des affaires culturelles de la ville.

Plus de 2 000 pièces sans abri
Depuis plusieurs années déjà, les promesses d’ouverture du Musée de Ruscino se succèdent sans aboutir. Commencés en 1988, les travaux ont ensuite été interrompus en 1993 pour des raisons financières. Pour le moment, seul le gros œuvre a été achevé. Pourtant, les fouilles continuent et les objets s’accumulent dans les réserves. Des objets de toilette, des outils ou des éléments de tissage témoignent de la vie quotidienne depuis les périodes les plus anciennes. «Des amphores et des récipients apportent des informations sur les différentes influences liées à des échanges méditerranéens. Dès le VIe siècle, des éléments laissent penser que des contacts ont été établis avec les Grecs, les Carthaginois mais aussi avec la ville d’Ampurias en Catalogne du Sud». Parmi les pièces majeures, des panneaux muraux, déjà présentés au Musée du Luxembourg dans le cadre d’une exposition sur la peinture narbonnaise, offrent un décor de candélabres et de végétaux très proches des ornements trouvés à Delphes. Tous ces trésors archéologiques trouveront-ils un jour un lieu d’exposition permanent ? Rien n’est sûr ! La mairie de Perpignan, propriétaire des terrains, a annoncé, en décembre dernier, la relance des travaux et la mise en place d’un programme muséographique. Et une hypothétique ouverture... en 2005 !