Les galeries lyonnaises déroulent le tapis rouge

Monsieur Bourgeois-Duret, propriétaire de la galerie Bourgeois-Duret. Je participe à cet événement chaque année depuis sa création. Ces trois jours représentent pour moi un rendez-vous à ne pas manquer avec la clientèle, mais c’est aussi l’occasion de rencontrer de nouveaux visiteurs. Pour de nombreuses personnes, les journées du Tapis rouge représentent en effet l’occasion d’entrer pour la première fois dans notre galerie, d’oser pousser notre porte. Les rapports qui s’établissent pendant ces soirées de fête sont plus directs, plus personnels. Le moment fort des trois jours est sans aucun doute le jeudi avec l’ouverture. S’il fait beau, tout le monde est dehors, on consomme des cocktails... Cette année encore, notre galerie se réserve quelques surprises pour l’occasion. Nous présenterons ainsi de nombreuses nouvelles acquisitions, comme cette commode de marquetterie en demi-lune de style Louis XVI ou une autre commode régence (1720-1730) en bois d’amourette. Comme le thème de l’événement est cette année la couleur or, notre meuble-vedette sera une console Louis XV en bois doré.

Alain Chesne, propriétaire de la Galerie Archaïa, expert en archéologie et en arts primitifs. Notre galerie est dans la rue Comte depuis 1978, et nous participons au Tapis rouge depuis la création du comité des antiquaires. Il est très rare que nous vendions des objets pendant ces soirées, car nous n’en avons pas le temps. Environ 400 personnes entrent dans notre galerie, mais elles n’achètent pas. Si elles sont vraiment intéressées, elles reviennent plus tard. Non, il s’agit surtout d’un échange culturel. Comme toutes les boutiques de la rue sont ouvertes, la clientèle circule d’une boutique à l’autre. En tant que galerie spécialisée dans les arts primitifs et l’archéologie, nous avons beaucoup de mal à adhérer aux thèmes collectifs des soirées. Nous tenons cependant à organiser chaque année une exposition particulière pour l’événement. Ainsi, cette année nous présentons pour la première fois un peintre contemporain, Frédéric de Broccard, qui décline ses œuvres sur le thème de l’éléphant. Cette exposition s’intitule « En voie de disparition » et présentera en outre des œuvres de l’art primitif d’Océanie.

Madame Martin-Payen, propriétaire de la Galerie l’Ancre Aldine. Cela fait près douze ou treize ans que nous participons à cet événement, dont le but est surtout de faire découvrir le quartier aux lyonnais. En effet, ce sont surtout des régionaux qui viennent. Depuis quelques années, il y a aussi des étrangers, mais c’est nouveau. La rue est piétonne pour cette occasion, et l’ambiance est excellente. On pourrait voir ces soirées comme une immense vitrine, les visiteurs ne viennent pas pour acheter, mais plutôt pour connaître et faire connaître. Cette année, nous présentons en vitrine des livres à tranche dorée, des reliures de maroquin et beaucoup de recueils sur la ville de Lyon de même qu’un ouvrage de Jean Le Laboureur sur les tombeaux des personnes illustres. Il date de 1642 et comporte de magnifiques gravures de grand format.