Synesthésie croise les genresPionnier de l’internet, le site continue de défendre les vertus du métissage artistique.
| www.synesthesie.com |
Transimages, le dernier numéro de Synesthésie, premier fruit d’un partenariat européen, vient de sortir. Comme pour chaque édition, deux fois par an et en trois langues, c’est l’occasion de refaire la façade du site. La nouvelle interface est exemplaire par sa limpidité : en déplaçant le curseur sur la page d’accueil composée de quatre pictogrammes gris clairs sur fond blanc, trois images et quelques lignes de textes, des fenêtres apparaissent, dévoilant une quantité infinie de contenus datant de tous les âges de l’internet, de l'Histoire de Lapin Tur, l’une des premières expériences de télévision numérique réalisée par J. J. Gay, au dernier jeu en ligne de T. Taniuchi, en passant par plus de cinq cents artistes. Il faut dire que les créateurs ont de la volonté et de l’endurance. Deux emplois-jeunes et deux salariées à temps partiel, hébergés à Saint-Ouen, suffisent à rassembler des chercheurs du monde entier autour de thématiques comme la plastique du son.
Dématérialiser l’objet d’art
Anne-Marie Morice, qui s’intéresse aux arts électroniques depuis les années 1980, y est sans doute pour quelque chose. Avec Anne Bonin, et de temps à autre des collaborations comme celles de Paul Ardenne, Michel Gaillot et Joseph Nechvatal, elle s'emploie depuis juin 1995, date de naissance du site, à fournir un espace virtuel intelligent adapté à la démultiplication rapide des formes de la création artistique. «Ce qui m’intéresse, c’est l’idée de la dématérialisation de l’objet d’art… Il faut un support en évolution permanente pour des artistes qui développent des fictions et des concepts. Comme J. - F. Chermann, neurologue et artiste, prochain invité du Centre d’art virtuel, en développement à partir de mars 2003.» Ainsi, Synesthésie connecte toutes sortes de spécialistes au circuit de l’art contemporain, dont la population fréquente le site à hauteur de 7 000 visites par mois. Visites qui demeurent gratuites tant qu’il y aura «l’amour de l’art» et les subventions annuelles du conseil général de Seine-Saint-Denis (10 000 €) et du conseil régional d’Île-de-France (15 000 €), augmentées de commandes salutaires de la Direction générale des affaires culturelles pour concevoir d’autres sites.
Evaluation
Design :
Contenu :
Ergonomie :
Animations :
| Pauline de la Boulaye 23.01.2003 |
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