La France des fêtes galantesPour sa vente de tableaux anciens, Christie’s propose un large ensemble de peintures françaises.
| Eustache Le Sueur (1616-1655),
Marcus Curtius sautant dans le
vide, huile sur toile, 111 x 91 cm.
© Christie’s. |
NEW YORK. Voici venue l’heure des premières ventes internationales de tableaux anciens après les vacations londoniennes du mois de juillet dernier. Avec les 49,5 millions £ atteints par Le Massacre des Innocents de Rubens, celles-ci avaient vu se réduire le fossé qui sépare les peintres anciens de leurs homologues modernes. Qu’en sera-t-il cette fois-ci ? Au lendemain de la vente où Sotheby’s propose la Descente aux limbes de Mantegna (20 millions $), Christie’s disperse cent soixante-dix toiles. Parmi celles-ci figurent Une offrande à Cérès, l’une des trente œuvres connues de Dirck van Baburen, un caravagiste d’Utrecht (1 million $), Sainte Catherine d’Alexandrie, un élément de polyptyque du florentin Bernardo Daddi (1,5 million $) et une nature morte de Van der Ast (1,2 million $). Cette dernière est très marquée par l’influence de son professeur et beau-père, Ambrosius Bosschaert l’Ancien, dont un Bouquet de tulipes et de roses a récemment été vendu par Piasa pour 2,5 millions €.
Héros et bagatelles
Une trentaine d’œuvres retracent deux cents ans de peinture française. Bien qu’on ne connaisse pas sa destination initiale, on peut imaginer la brillante composition de Marcus Curtius sautant dans le vide d’Eustache Le Sueur (400 000 $) décorant un dessus de cheminée, un emplacement qui fournit à la scène un prolongement logique : la disparition du héros dans les flammes. À mille lieues de cet exemplum virtutis, la légèreté des toiles du XVIIIe siècle de Watteau (La Nymphe de fontaine, 700 000 $) ou Boucher (Vénus et Cupidon, 600 000 $). Dans la même mouvance, des fêtes galantes de Jean-Baptiste Pater (400 000 $) côtoient une paire de sujets pastoraux de Nicolas Lancret (1 million $) : La Sérénade et Le Jeu du pied de bœuf, un jeu d’adolescents qui se finissait généralement par un baiser… On remarquera enfin François Mellinet de David (1 million $), l’un des derniers portaits de l’époque révolutionnaire qui soit encore sur le marché.
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