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De Répine à Rodchenko

Alors que s’ouvrent deux expositions Malevitch, Thames & Hudson réédite une introduction générale consacrée à l’avant-garde russe.

Lorsque Camilla Gray publie The Great Experiment : Russian Art 1863-1922, en 1962, il n’existe guère d’ouvrages de synthèse sur cette avant-garde méconnue en Occident. Elle est l’une des premières à avoir accédé aux archives russes et à avoir pu s’entretenir avec des protagonistes de l’époque. Depuis lors, livres, articles et expositions sur le sujet ont fleuri. Mais ce travail pionnier conserve tout son intérêt. Sans doute parce que sa grande richesse documentaire va de pair avec un regard distancié qui facilite les comparaisons avec les écoles contemporaines européennes. Sans doute aussi parce que son regard se porte autant sur les «arts nobles» que sur le graphisme et le théâtre.

Une version enrichie
Découpé en chapitres chronologiques, cet ouvrage mène de 1863 à 1922, de la fondation d’une colonie d’artistes à Abramtsevo autour du magnat des chemins de fers russes, Savva Mamontov, jusqu’à la réorganisation du domaine artistique à l’ère bolchévique. En l’espace d’un demi-siècle, se succèdent le groupe des Ambulants à Moscou ou celui du Monde de l’art à Saint-Pétersbourg, l’école cubo-futuriste de Larionov et Gontcharova, le suprématisme ou le constructivisme. Tous se donnent à voir comme le résultat d’une tension entre l’importance des échanges avec les mouvements d’avant-garde français ou allemands et la volonté de fonder une nouvelle culture russe basée sur la redécouverte des icônes médiévales ou des créations populaires. Ce texte historique a été enrichi de notes ainsi que d’une bibliographie mise à jour.


 Zoé Blumenfeld
04.02.2003