Versailles et le Louvre : tout pour la galerieLa galerie des glaces et la galerie d’Apollon sont soumises à de coûteuses campagnes de restauration, entièrement financées par le mécénat privé.
| La galerie des glaces du château de
Versailles : l'étude préalable sera
achevée en juin 2003 et la restauration
se déroulera de 2004 à 2008.
© Christian Milet |
C’est le Louvre qui a tiré le premier. Les travaux dans la galerie d’Apollon, commencés en 2001, en sont à mi-parcours. Redessinée après l’incendie de 1661 par Le Vau et Le Brun, la galerie compte plus de cent œuvres d’art enchâssées dans une profusion d’ors et de stucs. De Le Brun à Delacroix (auteur de la composition centrale, Apollon vainqueur du serpent Python), en passant par Girardon, elle symbolise deux siècles d’art français. Le décrassage, la consolidation, la remise aux normes, occupent une soixantaine de spécialistes et seront achevées en 2004. Le coût - 4,5 millions € - est pris en charge par TotalFinaElf. «Je regrette qu’il n’y ait plus de Louis XIV pour nous commander des châteaux comme Versailles», a déclaré, avec une pointe de perfidie, Antoine Zacharias, le président du groupe de construction Vinci. C’était le 27 janvier, dans la galerie des glaces du château de Versailles, lors de l’annonce officielle de l’engagement de son groupe. Dix millions € vont être consacrés à la restauration de cette «royale beauté unique dans le monde», comme la nommait la marquise de Sévigné, elle aussi orchestrée par Le Brun entre 1681 et 1684. Il s’agira moins d’un chèque que d’un transfert de compétences. Vinci, qui réalise un chiffre d’affaires annuel de 18 milliards €, possède une quinzaine d’entreprises spécialisées dans les métiers du patrimoine, de la Socra (qui a refait les fontaines de la place de la Concorde) à Chanzy-Pardoux (qui remplace les pierres de la cathédrale de Strasbourg). Jean-Jacques Aillagon, qui n’a pas manqué d’égratigner ses prédécesseurs - «le temps n’est plus où un ministre de la Culture refusait de s’afficher avec un sponsor» - s’est félicité de cette action de mécénat culturel, la plus importante jamais engagée en France, selon ses termes. Il en a profité pour annoncer le dépôt, dans un mois, de son projet de loi sur le mécénat privé. Il prévoit un doublement des plafonds d’exonération et une accélération de la procédure de reconnaissance d’utilité publique pour les fondations.
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