Le dessous des villes

«L’Envers des villes» est une bourse d’études destinée à financer les séjours de recherche à l’étranger de créateurs. Initiée en 1994 par la Caisse des dépôts et consignations et l’Association française d’action artistique (AFAA), son but est de «contribuer à la conception d’espaces publics de qualité dans les villes et les quartiers». Les architectes, urbanistes, plasticiens ou concepteurs son et lumière choisis doivent mener un travail de recherche sur les espaces délaissés (d’où l’appellation d’«envers») de villes du monde, qu’ils soient matériels ou culturels. Avec sa page d’accueil dépouillée mais colorée, le site est plutôt agréable à l’œil. Deux modes de visite sont proposés pour découvrir la trentaine d’heureux boursiers. La première option est géographique : le clic sur un continent fait apparaître une liste de lauréats. L’Afrique en est le parent pauvre : y figure le seul Rahim Danto Barry, auteur d’un travail de qualité sur les «tissus urbains aléatoires». Une photographie du lauréat et un texte expliquent son travail. L’ensemble est accompagné d’un album photo : il est souvent décevant, tenant parfois même de l’album de vacances (il est vrai que l’absence de légende n’aide pas à en saisir l’intérêt). Autre mode de navigation possible, la recherche thématique. La rubrique présentation contient un texte dû à Alice Laguarda et intitulé Regards d’architectes : un peu abscons, il tente de dégager les axes de réflexion communs à des travaux pourtant très divers. Une liste de mots clefs permet ensuite de retourner vers les fiches des boursiers. Au prix d’une certaine concentration, le site permet de faire d’intéressantes découvertes. Ainsi en est-il du travail de Benoît Maillard et Laila Belmouaz à Phnom Penh, sur un squat de toit d’immeuble devenu un véritable village. D’autres rubriques permettent aux candidats au voyage de s’informer ou de télécharger le formulaire d’inscription. Une aventure qui est donc loin d’être achevée. Espérons toutefois qu’après avoir gagné en visibilité, elle progresse en lisibilité.

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