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Marché

Arco, le 27e canton suisse

Visité par 200 000 personnes en 2002, le salon espagnol met en vedette les galeries helvétiques.


Jaume Plensa, Birnam,
2000, verre, acier, inox et
lumière, 231 x 89 x 80 cm.
© Galerie Lelong.
MADRID. En vingt-deux ans, la foire a fait son chemin : des exposants en nombre croissant et des programmes renouvelés à chaque édition. Parmi les 275 galeries figure 200 exposants européens, dont une centaine espagnols. Les États-Unis sont représentés dans la section «Pièce Unique NYC» qui met l’accent sur des œuvres choisies par vingt-cinq galeries new-yorkaises. Les sections expérimentales - «Futuribles» et «Art Unknown» - restent au cœur de la manifestation. Serge Le Borgne de la jeune galerie Cent 8 (Paris) - nouveau participant - y présente les créations de Mark Lewis. «C’est pour nous l’occasion de découvrir les collectionneurs espagnols». Même la présentation du salon n’a pas échappée à un relookage sous la direction de Pablo Berzal. En suivant les principes de l’architecture urbaine - pôles d’attractions, espaces vectoriels - il transforme le Parc Juan Carlos en un parcours initiatique allant des avant-gardes historiques à l’art expérimental.

Un marché porteur
«L’année dernière nous avons vendu une vingtaine de pièces. Arco est un salon qui prend de plus en plus d’ampleur et tendrait même à dépasser la Fiac avec une clientèle beaucoup plus internationale. Les collectionneurs espagnols attendent toujours avec impatience cette manifestation», explique David Fleiss, de la galerie 1900-2000 (Paris) qui présente des œuvres de Matta et Man Ray, mais aussi des artistes espagnols comme Saura ou Clavé. De la même manière, Daniel Lelong, directeur d’antennes à Paris, à New York et à Zurich, et fidèle participant du salon, a fait une sélection d’œuvres de Tàpies (entre 15 000 et 30 000 €) et de Plensa. «Les affaires se font surtout avec des artistes espagnols. Arco draine une clientèle de collectionneurs qui ne se déplaceraient pas à Paris

L’Espagne à l’heure suisse
Suivant le modèle de la Fiac, Arco invite un pays à chaque nouvelle édition. Cette année, la Suisse occupe le haut du podium avec la participation de dix-huit galeries et le commissariat de Martin Schwander, ancien directeur du Musée des beaux-arts de Lucerne. La création contemporaine helvétique entend bien exporter sur la péninsule ibérique les représentants du «Young Swiss Art». Parallèlement, des manifestations sont présentées dans divers établissements de Madrid : le centre culturel Conde Duque accueille une partie de la collection de la Aargauer Kunsthaus, le Musée de la Reina Sofia expose le travail de Julia et Claudia Müller, tandis que la fondation Juan March propose d’interpréter l’Esprit de modernité». Des vidéos d’artistes suisses et les installations de Fabrice Gigy et de Christophe Büchel prennent place dans les couloirs du métro…


 Stéphanie Magalhaes
13.02.2003